CIMETIERES DE DAKAR: Un exemple de justice sociale

En donnant instructio nà la Direction des services techniques de la ville de Dakar de suspendre toutes les nouvelles réservations au niveau des cimetières publics de la capitale sénégalaise, recevant encore des morts, le maire Barthélemy Toye Dias, par ailleurs, tête de liste nationale de la coalition Samm Sa Kaddu a grandi dans l’estime des dakarois, musulmans comme catholiques. La mesure est appréhendée par les Sénégalais établis à Dakar comme un bel exemple de justice sociale. «On ne réserve pas de place dans un cimetière public. Je suis désolé », déclare Barth sur un ton ferme, lors d’une visite au cimetière musulman de Yoff, courant août dernier. 

Celui qui attache du prix à la transparence dans la conduite des affaires publiques, aux principes de bonne gouvernance, à la paix, au respect des libertés fondamentales et des droits des citoyens, constate sur place que le cimetière laisse l’impression d’être plein à cause de cet état de fait. Et Barth de se demander qu’en sera-t-il pour les familles qui n’ont les moyens de se payer ce luxe. «Cela veut dire qu’il y a des gens, parce qu’elles n’ont les moyens de faire de telles réservations, qui ne vont pas être enterrées ici alors qu’ils peuvent mourir des années voire des décennies avant ceux qui en ont fait la réservation. Ce n’est pas sérieux. Il ne doit pas y avoir de cimetière pour les pauvres et de cimetière pour les riches», tranche le maire de la ville de Dakar. A Yoff, une assiette de quatre mètres carrés est vendue à 100 mille FCFA.   

Barthélémy Dias, qui porte l’étendard de la coalition Samm Sa Kaddu en direction des élections législatives de dimanche prochain, a réitéré sa décision de suspendre jusqu’à nouvel ordre les réservations au niveau de ce cimetière à l’instar de celui de Saint-Lazare pour les catholiques. Décision qu’il revient au bureau des cimetières et des pompes funèbres d’en assurer l’effectivité.

Au-delà de la dénonciation, une vidéo surveillance sera installée sur les lieux pour accroitre les mesures de sécurité après la réfection du mur de clôture, l’embellissement de la façade, l’aménagement du parking et des allées éclairées pour faciliter la circulation à l’intérieur comme à l’extérieur du cimetière de Yoff. Le système de vidéo surveillance sera centralisé à la Direction des services techniques (DST) de la ville de Dakar.

Quid des espaces déjà réservés mais vides de leurs occupants ? Le maire refuse de pénaliser leurs titulaires qui avaient légalement payé la quittance de réservation à la perception municipale. Et cela, dans la mesure où ce sont des réservations antérieures à la mesure d’interdiction.