S’il y a une affaire pendante devant la justice que les Sénégalais ne vont pas oublier si facilement, c’est bien celle de « viols répétés et menaces de mort » dont l’ex masseuse Adji Raby Sarr accuse au leader du parti Pastef.
Cette affaire qui tient en haleine tout le Sénégal depuis février 2021, a fait l’objet « d’audience spéciale » devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar ce 23 mai 2023, après un renvoi le 16 mai dernier.
En audience spéciale hier, mademoiselle Sarr a maintenu ses accusations de viols contre M. Ousmane Sonko, le principal challenger du président Macky Sall qui, jusqu’ici maintient le flou sur une éventuelle candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024 que l’opposition considère comme une violation de la Constitution.
Selon certains de nos confrères Adji Sarr a répondu « cinq fois » quand le président de la chambre criminelle lui demandait à combien de reprises M. Sonko aurait abusé d’elle dans le salon de beauté (Sweet beauty) où elle travaillait.
Sans langue de bois, Adji Sarr a décrit ce qui s’est passé entre elle et Sonko. Elle a confié que le leader du parti Pastef a introduit son doigt dans ses parties intimes et la forcée ensuite à entretenir des rapports sexuels.
En réponse aux questions du juge Issa Ndiaye qui présidait l’audience, rapportée par PressAfrik, mademoiselle Sarr répond : « Il y avait des massages à faire comme tonifiant, body body, intégrale, épilation et savonnage ».
L’accusatrice de Sonko informe ne pas avoir fait de « formation pour masser ». Avant d’expliquer selon la même source : « A la base j’étudiais, par la suite j’ai travaillé dans un restaurant. C’est une amie qui m’a amenée dans le milieu. Quand j’ai commencé à travailler là-bas j’avais 21 ans . Je n’ai jamais vu un homme masseur là-bas ».
A noter que M. Ousmane Sonko a nié les accusations de viols et menaces de mort et dénoncé un complot contre lui. Il ne s’est pas présenté à l’audience ce mardi 23 mai.
Le président de la chambre criminelle de Dakar a retenu l’affaire Sweet Beauty malgré les demandes de renvoi de la défense. Ce qui a poussé les avocats de Ousmane Sonko, constituant la défense de Ndeye Khady Ndiaye de quitter la salle.
Me Clédor Ly très remonté de cette décision de la Cour a dénoncé les irrégularités grossières de la procédure, à travers un communiqué. « La justice sénégalaise se saborde. Elle est décidée à livrer une commande. La retenue du dossier a été décidée malgré les irrégularités grossières de la procédure , le non-respect des droits de la défense et l’absence de tous les témoins essentiels dont les dépositions crèveraient l’abcès du complot d’état dont Adji Sarr n’est que l’otage et l’agneau du sacrifice », a-t-il dénoncé.
Le conseil de Ousmane Sonko regrette que l’audience ait commencé et que Ndèye Khady Ndiaye accusée « est sans défense ». Me Clédor Ly, membre du pôle d’avocats de Ousmane Sonko d’en déduire, fait-on savoir, que « la justice Sénégalaise imbibée du syndrome politique est en folie ».
Dans le même sillage, Me Youssouf Camara avocat de Ousmane Sonko a déclaré : « si les avocats décident de quitter l’audience c’est au tribunal de protéger Ndeye Khady Ndiaye. On ne peut pas juger une personne sans la présence de ses avocats, sinon cela pourrait être considérer comme une violation flagrante de la loi ». Pour rappel Ndeye Khady Ndiaye, propriétaire du salon « Sweet beauty) est accusée pour complicité de viol, diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs et incitation à la débauche.
Dr Alphouseyni Gaye, témoin, « a affirmé que du sperme a été trouvé dans le basin de Adji Sarr après analyse des prélèvements ». Sidy Ahmed MBAYE a déclaré que Adji Sarr l’a appelé lui disant « le client est venu et reparti » avant de confirmer au juge que son interlocutrice lui a confirmé que « le client a éjaculé ».
Séni Mbaye