Comme en 2022, le pèlerinage à la Mecque de cette année s’est fait sans le pavillon national, Air Sénégal. Si l’année dernière l’excuse de l’urgence et des courts délais à partir de la notification officielle à la compagnie était recevables, cette fois-ci, les raisons sont beaucoup plus graves et inquiétantes car résultent de l’incompétence et l’incapacité des dirigeants de la compagnie à gérer le bon fonctionnement des opérations quotidiennes et des grands événements tels le Haj. Incapable de tirer des leçons de leurs erreurs et de relever des défis, cette équipe dirigée par Alioune Badara FALL, Jerome MAILLET (Directeur Finance et Stratégie), Eric Iba GUEYE (Directeur Commercial et Marketing), Hanne Samba SALL (Directeur administration et support), n’a trouvé mieux à faire que de s’avouer incapable de convoyer les pèlerins sénégalais à la Mecque en tant que pavillon national. Pourtant, cet événement qui intervient une fois par an est attendu par des milliers de fidèles, les organisateurs de voyage et toutes les compagnies sérieuses car, il constitue une source de revenus considérable pour les transporteurs et tous les acteurs qui gravitent autour. S’agit-il d’un problème de compétences du Directeur général et de ses proches collaborateurs, tous des « recyclés » avec passé douteux ou d’un laxisme de l’Etat qui met nos maigres ressources entre des mains inexpertes sans se soucier de l’usage qui en est fait :
- Pour le top management (c’est du toc), on ne doute pas du manque d’expertise et de compétences du Directeur Général au faux CV et parcours. Ce pilote de profession se targuant d’avoir plus de trente ans d’expérience est TOUJOURS Officier Pilote de Ligne ; étonnant !
Une prouesse dans le secteur de rester autant d’années sans réussir à passer Commandant de Bord ou d’occuper des fonctions clés au sol. A ce mal profond sont venus s’ajouter d’autres tout aussi dévastateurs pour une entreprise : les collisions, les abus de positions, des augmentations de salaires discriminantes, du harcèlement dans le management….. pour ne citer que ceux- là.
En juillet 2022, le Conseil d’administration nommait Alioune Badara Fall comme Directeur général en remplacement de Mr Ibrahima Kane.
Si pour son prédécesseur il lui était reproché l’insuffisance de résultats malgré certaines avancées dans un contexte difficile(covid, crise du carburant ) , on ne peut que lui reconnaître disposé d’énormes compétences techniques dans son domaine, les finances. Le cas de l’actuel DG,Mr Alioune Badara FALL relève sans consteste d’une carence intellectuelle et de leadership et l’objectif ambitieux du President de la République Macky SALL de faire de Air Sénégal un modèle tel qu’Ethiopian, est gravement compromis car les capacités de Mr Fall dont l’incompétence fait l’unanimité au sein de la compagnie sont très en dessous du minimum requis pour un dirigeant d’une entreprise avec un capital de quarante milliards.
Malgré trente-cinq ans d’expérience dans l’aviation, Mr FALL n’a pu dépasser le poste par lequel il est rentré dans le métier, c’est-à-dire officier pilote de ligne (OPL). Le titre de commandant de bord lui est inaccessible malgré plusieurs tests sans succès. La raison est que pour être commandant de bord, avoir la responsabilité d’un avion et des passagers, il faut savoir décider et surtout bien décider et à temps réel.. Or il est constaté chez Monsieur FALL une incapacité criarde de prendre une bonne décision, à la limite une instabilité de sa personnalité. Ce qui explique pour l’essentiel pourquoi Mr Alioune Badara FALL, le DG d’Air Sénégal, est resté éternel « assistant , Co-Pilote». En analysant ses premières décisions en qualité de directeur général, on est vite conforté dans cette idée qu’il est trop risqué de lui confier cette lourde responsabilité de hisser la compagnie nationale au sommet conformément aux attentes ambitieuses du Président de la République rappelées lors de son fameux discours à la cérémonie de récéption du deuxiéme avion A330 Néo, « SINE SALOUM »
La constitution de l’équipe dirigeante : la constitution d’une équipe est une étape cruciale pour un dirigeant mais les décisions de Mr Fall dans ce sens sont complétement déroutantes :
Recrutement des membres de l’équipe dirigeantes
Il recrute Mr Eric Iba Guèye comme directeur commercial marketing alors que celui-ci était licencié par la compagnie 18 mois auparavant pour faute lourde et était en procès avec la compagnie. Le CV et le parcours de Mr GUEYE sont peu reluisants au regard d’innombrables scandales dont Mr Eric GUEYE fait partie notamment une gabegie sur les billets d’avion qu’il offrait tel une fontaine publique.
Il recrute Jérôme Maillet comme directeur des finances, stratégie et performance alors que celui-ci avait bénéficié d’un départ négocié et empoché plus de 100 millions FCFA NET en 2020. Ce qui était déjà cher payé pour quelqu’un qui n’avait travaillé dans la société que pour deux ans (2 ans). Mieux, après avoir négocié son départ, Jerome MAILLET avait bénéficié d’un contrat de consultance rémunéré à coup de centaines de milliers d’euros. Ce qui est frustrant dans cette histoire, c’est que Mr Maillet en tant que consultant assistait Air Sénégal dans la finalisation des contrats d’acquisition des avions A220. Après avoir empoché sa « prime » de départ, sa rémunération en tant que consultant, Mr Fall le fait revenir dans la compagnie en tant que salarié avec un salaire léonin. Mais en revenant au service, il travaille cette fois-ci à annuler la commande des A220, ces avions ayant un sérieux problème de moteur: C’est-à-dire il va être payé pour en partie défaire ce qu’il a fait tant que consultant.
Avant ce feuilleton des A220, il y avait celui des deux A321 qu’il avait fait louer à la compagnie. Ces avions du fait de leur âge ont fait vivre au service de maintenance des cauchemars : pannes répétitives, indisponibilité, demandes de dérogations innombrables à l’ANACIM etc, avec comme conséquences des retards et annulations de vols obligeant la compagnie à louer tout le temps des hôtels pour héberger les passagers, ou affréter d’autres avions pour assurer les vols. Au cours de l’année 2022 ces deux avions sont restés indisponibles pendant plus de 6 mois pour l’un et 45 jours pour l’autre ( hors période de maintenance ) rien que sur un exercice de 12 mois. Cependant l’expert Maillet n’a pas à s’expliquer sur ces événements, il a carte blanche sous l’ère Alioune Badara FALL.
D’autres membres du cercle de proximité qui avaient quitté la compagnie se sont vus proposés de rejoindre la compagnie à différents postes. Mr FALL s’entoure de proches collaborateurs « soumis » qui accèdent à toutes ses demandes mêmes celles infondées et illégales. Son Directeur administration générale et support, Mr Hanne Samba SALL, ancien responsable RH à Air Sénégal International, est son bras armé pour exécuter comme « vassal » toutes ses demandes injustifiées, illégales et illicites, brel la « sale besogne ». En contrepartie, son salaire est augmenté juste après quelques mois de présence dans la compagnie.
L’éjection de beaucoup de cadres trouvés sur place sans tenir compte de leurs compétences et apports mais simplement du fait qu’ils ont été recrutés par son prédécesseur : on ne reproche aucune faute, ni incompétence mais on évoque une supposée réorganisation qui n’est toujours pas achevée bientôt un an (1 an )après sa nomination. Ainsi, l’inspection du travail est devenue une salle d’attente de la compagnie ou des cadres défilent pour conciliation ou à défaut action contentieuse. Malgré une situation financière chaotique, la direction n’hésite pas à utiliser les « subventions » que lui accorde douloureusement l’Etat, pour payer des sommes très importantes pour se débarrasser d’une partie de son personnel, sans aucun plan, aucun budget prédéfini, mais pour le simple plaisir du Directeur Général.
Les augmentations de salaires pour les proches
Des agents recrutés et qui n’ont pas eu un an d’ancienneté ont vu leurs salaires augmentés pour créer une soumission naturelle à toutes ses décisions :
▪ Eric Iba GUEYE recruté en aout 2022 a bénéficié d’une augmentation de salaire alors qu’il vient d’être recruté
▪ Hanne Samba SALL, a aussi bénéficié d’une augmentation de salaire
▪ Elhadj THIOR, Commandant de bord, ami du DG, est nommé chargé de mission sans portefeuille et a bénéficié d’une augmentation de salaire
▪ D’autres personnes, triées de manière arbitraire, selon leur degré de soumission ou de proximité, se sont vu augmenter leurs salaires ( Chef PN, Responsable formation PNC, Responsable juridique et assurance ( ancienne de Air Sénégal International) …..la liste est longue.
Pourtant, un processus de refonte de la grille salariale était en cours et déjà validé par le CA pour apporter des corrections et rétablir des équilibres, mais ce processus piloté par l’ancien DG et l’ancien DRH est trop organisé pour le nouveau management d’Air Sénégal pour être implementé. Le DG, seul à bord préfère sélectionner lui-même ceux à qui il voudrait bien faire plaisir selon ses critères pas toujours « professionnels »!.
L’enrichissement /la constitution d’un patrimoine personnel
Mr FALL, pensant à son futur départ, a préféré acheter une voiture en son nom en lieu et place d’une voiture de fonction comme le prévoit les dispositions. Pour ce faire :
- il « s’intègre » dans le car plan du personnel alors qu’aucun montant n’est prévu pour le Directeur général ;
-S’octroie un montant de 54 millions alors que le plafond est fixé à 30 millions pour les autres Directeurs;
-Dans un car plan le bénéficiaire supporte une partie du prix qui est prélevée sur son salaire, mais Mr Fall se donne une indemnité qui lui permet de supporter sa quote part (il acquiert ainsi un véhicule personnel sans
débourser 1 franc) ;
-Le remboursement ou paiement de services indus : Monsieur Fall a été recruté en janvier 2020 en qualité de OPL sur Airbus 330. Après avoir été nommé Directeur général en juillet 2022, il réclame aussitôt une régularisation de salaire sur 12 mois couvrant la période de janvier à décembre 2019 alors qu’il n’a effectué aucun service et ne bénéficiait d’aucun contrat avec Air Sénégal.
Il se base ainsi sur le simple fait que la société l’avait envoyé faire une qualification entre décembre 2018 et janvier 2019 (3 ans et 6 mois avant sa nomination) pour réclamer le paiement. Il signera lui-même un chèque à son profit à titre de régularisation pour un montant de près de 27 millions.
-Mr Alioune Badara FALL se fait payer un mois après sa nomination des indemnités de congés pour un montant de presque 10 000 000 CFA alors qu’il est encore salarié et ne justifie pas ce paiement par une jouissance effective. En plus, le montant payé est surévalué du fait que durant la pandémie, il avait déjà bénéficié du paiement de ses indemnités de congés.
Réseau désarticulé et avions indisponibles
Pour marquer son empreinte dès sa nomination, le DG modifie le réseau en supprimant des lignes et en réduisant des fréquences, souvent sous la dictée de Maillet. Il en résulte que le système est désarticulé, les fréquences sont faites de telles sortes que les vols n’accrochent plus, ce qui entraine une perte de clients qui ne peut être compensée par l’augmentation des tarifs. A ce mal s’ajoute l’indisponibilité des avions que le management n’a pu régler. Le recours excessif à la location a ainsi englouti aussi bien les faibles recettes de la compagnie mais aussi les fonds mis à disposition par l’Etat. Le personnel navigant n’atteignait pas déjà son temps de travail contractuel. La réduction du réseau et la baisse des fréquences ont baissé davantage le temps de travail et la productivité de cette catégorie de personnel. Et pourtant, les recrutements dans ce secteur n’ont pas arrêté. Des recrutements d’hôtesses et stewards sont faits sans respect des processus habituel naguère et sans aucune déontologie. Plusieurs rumeurs évoquent des « recrutements promotion canapé «
Absence de stratégie claire
Il est connu de tous que le secteur aérien est une « industrie » de précision. Sans une stratégie claire, connue des acteurs, les cadres de l’entreprise en premier, il est impossible d’aller vers la performance. Aucun cadre d’Air Sénégal ne peut décliner la stratégie de la compagnie dans un quelconque domaine. Face à une concurrence féroce et des compagnies qui se réorganisent après la covid, Air Sénégal gère au quotidien.
Ces choix du commandant FALL, plutôt l’officier Fall n’ont pas été sans conséquences. En effet, pour l’exercice 2022 la société risque de clôturer ses comptes avec une perte record qui pourrait avoisiner les 80 milliards FCFA. S’il n’est pas seul comptable de ce résultat, force est de reconnaitre que la désorganisation et les énormes difficultés (problème sur le réseau, indisponibilité des avions, grogne des clients, location abusive des avions, etc) connues pendant le second semestre y ont été pour beaucoup.
A la fin du premier trimestre 2023 la morosité a fini de s’installer. Tels les mendiants que l’on retrouve à tous les coins de rue, le DG et son équipe tapent à toutes les portes de l’Etat pour recevoir des appuis financiers sans lesquels disent-ils, l’exploitation ne peut continuer.
Le paradoxe, cette même équipe soutient que la société tend vers l’équilibre et qu’elle gagne de l’argent. A se demander alors si l’argent demandé sans cesse est pour la continuité de l’exploitation ou pour en profiter davantage.
Un autre signe que le commandement de la compagnie navigue en eau trouble, est la surveillance accrue de l’autorité de régulation. Depuis plus d’un an, le permis d’exploitation n’est plus renouvelé pour 12 mois (ce qui est la règle) mais par période de 6 mois, obligeant la société à se soumettre à une surveillance accrue.
L’ère de Mr FALL semble plus chaotique car à la fin du mois d’avril 2023, notre fleuron a obtenu le renouvellement de son permis pour seulement 3 mois. Ah oui, nous ne rêvons pas. Les professionnels qui surveillent le secteur sanctionnent les errements d’un DG qui a fini d’afficher son incapacité. Nous espérons seulement que Mr Doudou KA qui assure l’autorité de tutelle, les administrateurs ainsi que les plus hautes autorités, n’attendront pas le retrait du permis d’exploitation pour se pencher sur la gestion d’Air Sénégal.
Pour expliquer les difficultés financières, le DG ne s’est pas empêché de s’en prendre au projet habitat du personnel. En 2021, la société avait décidé de soutenir un projet habitat qui avait entre autres pour objectifs regrouper sur un site le personnel, notamment le personnel navigant et de la plateforme. Ce projet a comme avantage à terme :
-Réduire les retards liés au ramassage des pn et du personnel technique,
-La suppression de certaines indemnités de dernier km, le point de ramassage étant la cité ; -Etc.
Mais ne pouvant (ou ne voulant) expliquer les véritables causes des difficultés financières, Mr Fall et son équipe pensent tout bonnement à anéantir ce projet qui est déjà en place depuis plus d’un an. Les terrains sont déjà acquis, les conventions de crédit signées avec la banque partenaire et les retenues sur salaires déjà effectives depuis presque un an. Par cette volonté, ils poussent le personnel à une radicalisation (risque de grève) et ou une démotivation (présence négative).
Le paradoxe sur cette décision ou de cette volonté est que dans le même temps, le DG et son équipe font des pieds et des mains pour signer avec une société d’assurance un contrat pour une retraite complémentaire du personnel. Comment peut-on vouloir arrêter un projet habitat pour des raisons financières et vouloir mettre en place un projet de retraite complémentaire pour une société de plus de 600 employés.
Enfin, pensant que tout lui est permis, Mr Fall se permet de décréter des jours fériés. Ainsi le jeudi 19 avril 2023, alors que la date de la fête de Korité n’est pas encore connue, Mr Fall par note service offre à son personnel la demi-journée du jeudi 20 et le vendredi 21 avril 2023, la Korité sera célébrée officiellement le 22 avril au Sénégal.
Ceci n’est pas nouveau à Air Sénégal car en fin 2022 il avait donné à son personnel les après-midi des 23 et 30 décembre.
Le personnel qui ne comprend pas cette « générosité » d’un DG qui ne se soucie pas de la productivité du personnel, cherche l’explication dans les pratiques mystiques de ce dernier, les différents jours déclarés chômés payés par Mr Fall tombant toujours un vendredi.
Des interrogations sur le projet hub aérien
Le ministre des Transports aériens aime bien rappeler le Projet hub aérien du Sénégal avec comme composantes le centre de maintenance, le centre de formation, et la compagnie Air Sénégal comme pièce maitresse ainsi que l’AIBD et les aéroports régionaux.
Si les infrastructures aéroportuaires sont déjà construites pour l’essentiel et que le centre de formation est en chantier, la compagnie reste un boulet que traine le ministre. Malgré un lourd investissement sur les avions et tout un dispositif, la gestion de cette société est sur le point de remettre en cause toute une politique. La persistance de cette situation traduit-elle un laxisme du ministère dans le contrôle de la société ou un aveu d’impuissance pour impulser les changements et se donner une chance de réussir la politique en matière de transport aérien ?
Après Air Afrique, Air Sénégal International (ASI) et Sénégal Air Lines, nous n’avons pas le droit de laisser faire. Notre situation de pays en voie de développement aspirant à l’émergence, nous interdit de jeter nos ressources pour chaque fois recommencer et parfois avec les mêmes pour des résultats similaires. Ces trois échecs s’expliquent presque tous par les mêmes raisons : errements des dirigeants et laxismes des autorités de tutelles ou de surveillance.
S’il ya une situation qui doit alerter les autorités notamment le Président de la République, c’est la situation financière de la compagnie nationale qui enchaine les mauvais résultats et traine un déficit cumulé qui dépasse de très loin son capital, ce qui, au regard des dispositions de l’OHADA, place la compagnie en situation de faillite. Comme les accidents de la circulation routière, causées pour l’essentiel par l’indiscipline et le manque de contrôle, les mains inexpertes et les carences techniques et managériales du Directeur Général Alioune Badara FALL sont sur le point de faire foirer un projet hautement stratégique pour le Sénégal sous un silence « assourdissant » et incompréhensibles des autorités étatiques.
Au moment où le Chef de l’Etat vient de marquer une avancée dans le projet Hub aérien en inaugurant la gare de TER de l’AIBD ce samedi pour assurer la connectivité de l’aéroport, la situation de la compagnie nationale fait tâche d’huile et risque de compromettre ce projet hub. Le Président de la République son excellence Macky SALL est interpellé et invité à agir vite pour sauver la compagnie et sauver ce projet, son « bébé » et sauver des milliers d’emplois autour ce projet.