Issu d’une famille maraboutique d’enseignement coranique, Cheikh Yankhoba compte perpétuer l’œuvre de ses ancêtres tout en la modernisant. C’est dans cette option que, après ses humanités dans les pays arabes, il est retourné dans son village natal, Diaroumé, une localité située dans le département de Bounkiling, région de Sedhiou, pour ouvrir un daara avec un internat qui porte désormais le nom de son grand père El Hadji Famadia Cissé. Conscient des enjeux et des défis qui l’attendent, Cheikh Yankhoba lance un appel à l’Etat du Sénégal ainsi que les bonnes volontés à venir appuyer ce projet. Apres avoir bénéficié des enseignements de son vénéré père, El Hadj Khidjo Cissé qui est un grand erudit de l’Islam, Cheikh Yankhoba Cissé a quitté son village natal pour Dakar en 2004. C’est ainsi qu’il a pu intégrer une Institut Islamique Franco-arabe où il décroche son baccalauréat. Par la suite, il a eu une bourse d’étude et a quitté le Sénégal pour la prestigieuse université Al Azhar d’Egypte en 2006. Le jeune Yankhoba Cissé ayant sa licence en poche après cinq (5) ans au pays des pharaons et toujours assoiffé du savoir, continue son avaneture vers de nouvelles destinations notamment vers l’Arabie Souadite pour faire son Master, puis le Quatar pour une autre formation sur le Fiqh ou droit musulman. Alors qu’il est en train de son docteur, Cheikh Yankhoba Cissé s’est déjà engagé à pérenniser la voie tracée par ses ancêtres tout en le modernisant. Cette l’idée lui est venue, nous dit-il, alors que son frère et ami Aboubacar Seydi et lui, se trouvaient dans les universités arabes discutant sur les projets réalisés après les études. Un rêve qui a pu réaliser, puisque Yankhoba Cissé a mis en place à Diaroumé un daara moderne avec un internat et toutes les commodités, ce qui fait de ce daara le premier du genre dans la zone. A la question de savoir pourquoi, après tant d’années d’études et de sacrifices, retourner dans son village alors qu’il a la possibilité de le faire dans les pays arabes, à Dakar voire entrer dans l’administration en tant que fonctionnaire, le Cheikh Yankhoba dira ceci : « J’ai constaté qu’ici dans la région de Sedhiou, département de Bounkiling, précisément dans la commune de Diaroumé, il n’y a pas de daara moderne. Partant de ce constat, nous avons jugé nécessaire de mettre en place ce daara moderne avec un internat pour des apprenants qui nous viennent un peu partout dans la sous région. Nous avons aussi des disciples non internés dont la plupart habitent ici. C’est notre manière de rendre grâce à Dieu mais aussi permettre à ces jeunes d’avoir les mêmes chances que ceux des grandes écoles de Dakar et d’autres grandes villes ». Il faut ajouter qu’au-delà du Coran, hadith fiqh et autres manières, les élèves seront aussi formés aux nouvelles technologies les langues arabes et français ainsi que l’agriculture. A côté de ce daara moderne qui compte déjà plus d’une cinquantaine d’élèves, Cheikh Yankhoba Cissé a construit une mosquée.Même s’il n’attend personne et œuvre avec ses propres moyens, Yankhoba Cissé lance un appel à l’Etat du Sénégal, aux autorités, au ministre de l’Education nationale ainsi que toutes les structures et départements concernés, aux bonne volontés et personnes ressources à lui venir en appui puisque les travaux ne sont pas achevé. Il reste un autre bâtiment en finition, des toilettes à réfectionner. Mais aussi sur le plan médical et vestimentaire…
Sadio FATY