Qu’il soit Président de la République, Directeur Général ou encore fonctionnaire de l’Etat, le propre des nouveaux venus est de prendre systématiquement le contre-pied de leurs prédécesseurs. Même si ceux qu’ils ont remplacé sont exempts de reproche, ils trouvent toujours matière à leur coller un motif rédhibitoire dans le but cynique de les réduire à leur plus simple expression à des fins de discrédit ignoble. La dernière en date de ces postures nous est administrée par Abdourahmane Baldé plus connu sous le nom de Doura. A peine bombardé directeur général de la Loterie Nationale Sénégalaise ( LONASE), il annonce un audit de la société. Quoi de plus normal dans une république organisée, dans un état de droit où les dirigeants préconisent une gouvernance vertueuse? De ce point de vue, il n’y a pas vraiment pas de quoi fouetter un chat. La volonté et le courage de Doura de tirer au clair une gestion antérieure à la sienne sont, même, à saluer. Cependant, il y’a bien lieu de s’apitoyer sur l’effet d’annonce de l’audit. Sous nos tropiques l’on dit que pour s’octroyer un aura indu, il faut gifler un saint. » Kou beugue siw dangua mbethie waliyou ». La célérité et l’ardeur avec lesquelles le nouveau Dg de la Lonase a annoncé un audit laisse planer une suspicion de n’être au poste de responsabilité pour pour embellir la galerie à défaut de pouvoir combattre, jusque dans ses derniers retranchements, le directeur général sortant.
Le moins que l’on puisse dire à la lumière de ce qui précède est que derrière la volonté de clarifier se cache le souhait de légitimer un dessein funeste et mesquin de clouer au pilori un prédécesseur à qui on peut, à priori, concéder, le préjugé favorable d’une gestion reluisante de par le nombre d’emplois octroyés et les bénéfices engrangés. Le bond en avant fait par la Lonase sous Lat Diop n’a jamais été démenti. Attendre qu’il ne soit plus aux commandes pour le lui dénier relève tout simplement d’une indécence, d’une impertinence et d’une lâcheté coupables que rien ne saurait justifier. Croire que Lat Diop est vulnérable pour avoir « perdu » un poste de responsabilité au point d’être hanté par le désir de l’envoyer à la guillotine procéde d’une abjecte et amorale ambition vouée à l’échec.
Fambengue Séne. Citoyenne de Guédiawaye