La tournée économique du Premier Ministre Amadou BA à Saint Louis permettra de passer en revue les nombreuses réalisations du Gouvernement dans la région, avec notamment l’exécution du Programme d’assainissement d’un coût de 15 535 821 905 FCFA et celui de l’approvisionnement en eau potable dans la commune de Saint-Louis pour 08 milliards FCFA. A cela s’ajoute la réalisation d’une usine de production à Khor d’une capacité de 15.000 m3/jour et d’un château d’eau de 3.200 m3 pour un coût de 15 milliards FCFA pour une sécurisation optimale de l’approvisionnement en eau. Au titre des secteurs d’activités phares de la région, la pêche fera l’objet d’une attention particulière de la part du Chef du Gouvernement. De belles perspectives seront également scrutées, notamment avec l’agriculture, dans le cadre de la marche vers la souveraineté alimentaire. NIVEAU D’EXÉCUTION DU PROGRAMME D’ASSAINISSEMENT DES 10 VILLES DANS LA COMMUNE DE SAINT-LOUIS Dans le cadre du programme d’assainissement des 10 villes exécuté par le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement à travers l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), il est prévu, dans la Commune de Saint-Louis, la réalisation de 75 km de réseaux d’évacuation, le raccordement à l’égout de 6.231 ménages, la construction de dix (10) nouvelles stations de pompages, la réhabilitation de deux (02) stations de pompage existantes, la construction d’une déposante de boues de vidange ainsi que de cinquante (50) édicules publics pour un coût de 15 535 821 905 FCFA TTC. A ce jour, le niveau d’exécution global est de 75%. Dans cette enveloppe globale, la part dédiée au quartier de Pikine est de 6 404 756 108 F CFA TTC aux fins d’y réaliser 27 km de réseau (dont 22,5 km déjà réalisés), 3820 branchements domiciliaires (dont 2164 déjà réalisés), 05 stations de pompage (dont 03 achevés), un réseau de collecte des sorties des eaux pluviales du bassin de Pikine et une station de pompage des eaux pluviales avec une conduite de refoulement (dont les canaux préfabriqués sont en cours de réalisation. Le taux d’avancement global des travaux à Pikine est de 65%. Ils seront bouclés au mois d’août 2023. APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE DANS LA VILLE DE SAINT LOUIS Jusqu’à récemment, l’approvisionnement en eau potable de la ville de Saint-Louis était assuré par une seule usine établie à Khor (localité située à 50 km de la ville), d’une capacité de production de 19.000 m3 /jour, avec trois (03) châteaux d’eau d’une capacité de stockage cumulée de 4.000 m3. Depuis lors, la situation s’est nettement améliorée avec la mise en service progressive par la Société nationale des Eaux du Sénégal (SONES) du nouveau système de transfert d’eau douce depuis la localité de Ndiock Sall, située à une cinquantaine de kilomètres de la commune de Saint-Louis. Grâce à deux forages et à la conduite y afférente, un volume complémentaire de 8000 m3/jour vient s’ajouter à la production de l’actuelle usine de Khor. Cet apport supplémentaire a permis une meilleure alimentation des quartiers naguère déficitaires. En effet, ces travaux de renforcement d’un coût de 08 milliards FCFA, achevés et mis en service depuis août 2023, ont également permis de réaliser un réseau d’alimentation en eau potable à Bop Thior (une île qui en était dépourvue) et une centaine de kilomètres de réseau particulièrement à Pikine. Aussi, pour sécuriser l’alimentation en eau potable de Saint-Louis jusqu’en 2027, l’Etat, à travers la SONES, est en train d’achever la réalisation d’une nouvelle usine de production à Khor d’une capacité de 15.000 m3/jour et d’un château d’eau de 3.200 m3 pour un coût de 15 milliards FCFA. Ce renforcement des volumes distribués tient déjà compte de la croissance de la population, y compris universitaire dans la mesure où l’effet positif sur la disponibilité de l’eau est également perceptible dans la zone d’implantation de l’UGB. Toutefois, pour un règlement définitif des problèmes d’alimentation en eau au niveau de l’UGB, les efforts consentis par le Gouvernement devront inéluctablement aller de pair avec la mise aux normes du réseau intérieur et des équipements hydrauliques qui relèvent de l’administration universitaire. Ainsi, globalement, à la mise en service de cette nouvelle usine de Khor et avec l’apport cumulé des deux phases de Ndiock Sall, la production d’eau potable pour la ville de Saint-Louis aura plus que doublé en 2024, passant de 19.000 m3/jour à 42.000 m3/jour. SITUATION DE LA PÊCHE À SAINT-LOUIS En 2022, la pêche dans la région de Saint Louis a mobilisé 5 363 pirogues pour une production de 56 682,420 tonnes estimées à 22 615 664 300 FCFA. Du point de vue social, la région compte plus de 30 000 pêcheurs, 1 900 transformatrices et 1 100 mareyeurs. La région de Saint Louis a bénéficié de plusieurs projets et programmes de l’Etat, parmi lesquels : L’aménagement du site de transformation de Goxu mbacc ; Le programme moteur avec 1.510 moteurs livrés depuis le début du programme, en 2016 et 156 acquits en cours de traitement ; La formation de 2160 capitaines et seconds capitaines. En outre, le Sénégal a signé avec la Mauritanie un accord de pêche et plusieurs protocoles d’application visant à faciliter l’activité des pêcheurs pour la satisfaction de la demande nationale. Ainsi, pour ce dernier protocole (Juillet 2023), 500 pirogues de sennes tournantes sont autorisées à pêcher dans les eaux sous juridiction mauritanienne. Pour ce qui est des mesures d’accompagnement, l’Etat du Sénégal a mis en place des mécanismes de soutien avec l’acquisition de 20 000 gilets de sauvetage par an pour la pêche artisanale et la subvention de 1 510 moteurs pour Saint Louis. S’agissant des mesures d’appui liées à l’exploitation pétrolière et gazière, l’Etat a opté pour le contenu local et la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) au bénéfice des pêcheurs. C’est dans ce sens que plus de 350 millions FCFA sont déjà mobilisés pour l’amélioration des conditions d’existence des communautés de pêcheurs de Saint Louis. Concernant la gestion des usines de farine de poisson, depuis les concertations avec l’ensemble des acteurs de la pêche en octobre 2019, des mesures ont été prises allant dans le sens de l’approvisionnement exclusif des unités de farines et huiles de poisson en rebuts et déchets de poisson pour éviter l’utilisation du poisson frais propre à la consommation. En plus des dispositions légales et réglementaires (Article 81 de la Loi 2015-18 du 13 juillet 2015), le gel de la délivrance des autorisations préalables d’implantation a été aussi décidé. Relativement au financement des Conseils Locaux de Pêche artisanale (CLPA), 60% des redevances issues des permis de pêche sont affectés au fonctionnement des Conseils Locaux de Pêche artisanale (CLPA). Le Ministère chargé des pêches et le Ministère des finances ont déjà signé un arrêté conjoint N°019590 du 31 mai 2023 fixant la composition, les attributions et les modes et moyens de fonctionnement des CLPA. Ainsi, les gestionnaires de compte sont désignés et les arrêtés de nomination sont en cours de traitement au Ministère des Finances. Le Ministère des Pêches a ordonné le recensement de toutes les pirogues non encore immatriculées pour leur régularisation à l’issue du nettoyage de la base de données sur l’immatriculation. Cette opération permettra notamment de renforcer les moyens financiers des CLPA. Pour la modernisation des pirogues et appui aux acteurs, ces dernières années, l’Etat du Sénégal a démarré un programme de modernisation des pirogues en favorisant l’implantation d’unités de fabrication de pirogues en fibre de verre. A cet effet, il est envisagé la reconversion des charpentiers pour les intégrer dans les chantiers navals. Au titre de la géolocalisation des pirogues en mer, des tests ont été déjà effectués et le choix de l’opérateur et les conditions d’acquisition sont en cours. Mais, il faut reconnaître que l’absence de ligne budgétaire, à cet effet, constitue le facteur limitant. S’agissant de la modernisation des moyens de transport des produits, 55 camions frigorifiques sont déjà acquis par le département. Les conditions d’acquisition et de répartition sont à l’étude avec les professionnels du secteur. Pour le dragage et la stabilisation de la brèche, la réception des travaux de dragage est intervenue en janvier 2022. Le dragage et le balisage du chenal navigable ont été réalisés du port polonais à l’embouchure pour un montant payé de 7 725 000 000 FCFA sur une prévision budgétaire et contractuelle de 8 209 806 147, 66 FCFA. Les opérations ont permis d’atteindre 3,5 mètres de profondeur pour une largeur de 150 m le long du chenal et 5 mètres de profondeur pour une largeur sur 200 mètres à l’embouchure ainsi que la pose de 52 bouées et un stock de rechange. Aussi, pour prendre en charge le suivi du comportement du chenal fortement exposé à l’avancée du banc nord à cause de la dynamique sédimentaire dans la zone, une campagne de sondage bathymétrique est prévue avant la fin de l’année 2023. De même, avant et après les travaux de dragage, une brigade de veille (Check Point) est mise en place avec une forte participation des pêcheurs et des services de l’Etat concernés. Pour le quai de pêche, des études pour la construction d’un port de pêche moderne sont réalisées avec la coopération coréenne. Le Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération a saisi, à cet effet, la partie coréenne pour le financement de cette infrastructure. A propos de l’aquaculture, le Ministère, à travers l’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANA), a initié un projet de reconversion des pêcheurs dans le domaine de l’aquaculture. Ce projet permettra de contribuer à la sécurité alimentaire et de créer des emplois pour une croissance économique durable et inclusive. Le coût total du projet s’élève à 5 135 605 795 F CFA dont 2 336 205 795 F CFA pour les fermes de grossissement d’eau douce et d’écloserie, 2 623 400 000 F CFA pour les fermes marines de grossissement et 176 000 000 F CFA pour le suivi et l’encadrement des bénéficiaires. La production totale est estimée à 2 640 tonnes dont 540 tonnes de tilapia du Nil, 1 172,6 tonnes de poisson chat et 918 tonnes de poisson marin. Le nombre d’emplois à créer est de 4 325 emplois directs dont 2 487 pêcheurs et 1 838 femmes transformatrices qui sont dans la plupart de la famille des pêcheurs. SITUATION DE L’AGRICULTURE DANS LA RÉGION DE SAINT-LOUIS La Vallée du Fleuve Sénégal (VFS) occupe une place centrale dans l’approche de l’Etat pour la sécurité alimentaire et la réalisation des objectifs stratégiques du PSE, , en raison des potentialités importantes dont elle regorge. En effet, l’augmentation constante du taux d’aménagement du potentiel irrigable estimé à 240 000 hectares ainsi que des superficies mises en valeur et les évolutions rapides constatées au niveau de la production et des rendements sont des indicateurs qui confortent la place de l’Agriculture irriguée comme levier du développement économique du pays et le positionnement de la VFS dans l’atteinte de ces objectifs. Les stratégies de mise en œuvre reposent essentiellement sur la mise en place, sur instruction du Chef de l’État, d’une politique d’incitation à la production avec notamment : Le renforcement des moyens de production (création, extension et réhabilitation des aménagements hydroagricoles, maintenance des infrastructures et des axes hydrauliques, renforcement et subvention des équipements agricoles : GMP, tracteurs, batteuses, moissonneuses batteuses) ; Les mesures incitatives d’accompagnement (annulation de la dette paysanne à hauteur de 11,5 milliards FCFA, subvention des intrants) ; L’augmentation de la capacité de stockage (construction de magasins et, avec comme solution transitoire, l’acquisition de tentes bâchées pour sécuriser la production) ; La mise en place d’un fonds de commercialisation de cinq (05) Milliards FCFA logé à La Banque Agricole (LBA) ; La production de semences de qualité A cela s’ajoutent, les directives présidentielles relatives, entre autres, à : Des quotas imposés aux importateurs pour faciliter l’écoulement du riz sénégalais ; L’achat du riz sénégalais à l’occasion des cérémonies religieuses ; La suppression de la prime fixe sur les factures d’électricité des stations de pompage et des rizeries de la VFS qui vise à soulager les producteurs et les transformateurs dans la prise en charge des coûts d’énergie ; Et plus récemment, la décision du Conseil des Ministres du 23/02/2022, d’allouer une subvention de trente-deux (32) francs CFA sur le kilogramme de riz paddy dont 2F francs destinés à la prise en charge de la tierce-détention au niveau des rizeries. Aménagements et infrastructure hydro agricoles Dans le cadre de la mise en œuvre des projets et programmes gérés par la SAED, les superficies aménagées sur la période 2014-2021, portent sur une superficie totale de 40 643 ha dont 16 267 ha de nouveaux périmètres. Dans la même foulée, les investissements consentis par l’État du Sénégal sur la période, dans le cadre de l’amélioration et de la sécurisation de la base productive, ont permis de toucher un linéaire total de 952 km d’axes hydrauliques curés et faucardés. Ces travaux ont eu comme impact l’amélioration de l’hydraulicité des axes et l’exploitabilité des périmètres irrigués. A cela, s’ajoute la réalisation / réhabilitation d’un linéaire de 186 km de pistes de production et de desserte pour faciliter l’évacuation des productions agricoles et à l’accessibilité des sites. Équipements en matériel agricole Dans le cadre de la mise en œuvre du PRACAS dans la Vallée du Fleuve Sénégal, il a été mis à la disposition des producteurs du matériel subventionné à hauteur de 60%, composé, au total, de : (i) 259 tracteurs dont 21 acquis en 2023, (ii) 97 Moissonneuses-batteuses dont 04 en 2023 (iii) 105 batteuses ASI et (iv) 231 offsets dont 06 en 2023. Le taux de satisfaction des besoins en matériel agricole est ainsi passé de 32% à 85% pour les tracteurs et de 15% à 52% pour les moissonneuses batteuses ; ce qui constitue un grand bond dans l’instauration de la double culture intégrale, hypothèse de base pour atteindre les objectifs d’autosuffisance en riz. Équipements en matériel d’irrigation Au total, 1119 Groupes Motopompes (GMP) ont été acquis et ont permis l’irrigation des nouveaux aménagements réalisés dans le cadre du PRACAS, mais aussi, contribué au renouvellement du parc vétuste recensé au niveau des différentes zones. A ces équipements, s’ajoutent la fourniture et l’installation d’équipements électriques et électromécaniques pour huit (08) stations de pompage dans la délégation de Dagana en 2015. Renforcement de la capacité de stockage Pour sécuriser la production de paddy, il a été décidé de renforcer la capacité de stockage avec la mise en place d’infrastructures durables. Ainsi, 72 magasins de stockage ont été construits pour une capacité totale de 29 650 tonnes. Pour faire face à l’importance de la production de paddy en saison sèche chaude, 150 tentes bâchées ont été acquises pour une capacité de 22 500 tonnes. La capacité de stockage a été ainsi améliorée de 52 150 tonnes additionnelles. IMPACTS DES INVESTISSEMENTS SUR LA MISE EN VALEUR AGRICOLE Les efforts consentis par l’État dans la VFS, sur la période, à travers les investissements énumérés ci-dessus, ont eu un impact significatif sur la mise en valeur et la production agricoles. Entre 2012, année de référence et 2022, la production de riz est passée de 343 611 tonnes de paddy à 409 671 tonnes, soit un taux d’accroissement de 18%, avec un pic de 462 621 tonnes en 2018. La production de paddy est passée d’un chiffre d’affaires de 42,9 milliards FCFA en 2012 à 50,7 milliards FCFA en 2021, avec un pic de 57,8 milliards FCFA en 2018. La mise en œuvre des différents projets et programmes de la SAED a généré plus de 50 000 emplois permanents et temporaires répertoriés entre les prestations d’études et de contrôle de travaux, les travaux d’aménagement et les activités de production (travail du sol, main d’œuvre, irrigation) et de post-production (récolte, transformation, commercialisation, …) En outre, pour l’année agricole 2024-2025, l’objectif est de mettre en valeur 110 600 ha de riz pour une production 749 175 tonnes de paddy.