Tu as la double onction de la coalition gouvernante et du Président Macky Sall et tu fais – et ça te réussit jusqu’ici- les choses comme tu le sens.Tu es comme les Sénégalais aiment leur Chef: calme, pondéré et rassurant.Ton triomphe face à tes concurrents de la bataille de l’investiture n’allait pas de soi. C’est ton être et ton savoir être qui t’ont permis de l’emporter. Gardes cette posture en restant toi-même. Macky Sall, qui connaît bien les Sénégalais, ne s’y est pas trompé. Dès lors que la perspective de ta distinction nationale se précise, les preneurs de parole vont librement opiner sur ton tempérament, qui pour être pris en compte, qui pour avoir l’opportunité d’apporter leur contribution. Il est juste important de décrypter, pour la prendre en charge, la motivation de ceux qui, peut-être de bonne foi, t’interpellent sur la place publique, sans en mesurer la portée potentiellement nocive. Peut être qu’ils veulent que tu les entendes, écoutes les. Peut être qu’ils désirent être vus, regardes les. Peut être qu’ils veulent être associés, consultes les. Peut être qu’ils n’ont pas la possibilité de le faire hors médias, offres leur l’espace. Peut être qu’ils veulent être ou apparaître à tes côtés, côtoies les avec photos de témoignage de leur engagement d’aujourd’hui pour demain. Je sais que tu le sais et le fais au mieux, mais une des choses que j’apprends modestement en politique, c’est la difficile voire impossible gestion de chacun et de tous. Nos compatriotes sont vite frustrés. Le Président Macky Sall, qui sait s’y prendre, peut être une source d’inspiration. Et je vois que tu t’y emploies. Mais ça ne suffit jamais dans un pays où chacun veut « gnou yeuk ko ».Restes toi même, uses de la politique spectacle conformément à ton tempérament et laisses à tous, y compris nos partisans, le droit de disserter jusqu’à la satire sur toi. C’est la rançon du succès et le prix du sacre.Vas y Amadou, les Sénégalais ne te haïssent point. Il se trouve juste que pour être l’élu du peuple, il faut chercher à plaire à Dieu et à tout le monde.
Ismaïla Madior FALL