MOUSTAPHA BA, MINISTRE DU BUDGET « L’État a engagé un vaste chantier dans le cadre de sa gouvernance foncière »« Le foncier, levier de Souveraineté alimentaire » est la thématique inscrite au centre de la 6ème édition du Forum national sur le foncier, tenu ce 5 décembre à Dakar. Sous l’initiative de la Plateforme Nationale de Dialogue sur la Gouvernance Foncière (Pngf) et le Projet Cadastre et Sécurisation Foncière (Procasef), la rencontre vise à assoir un cadre de dialogue multi-acteurs sur la gestion et la gouvernance foncière afin d’assurer un accès sécurisé à la terre pour les collectivités locales. La rencontre a été présidée par le ministre des Finances et du budget Mouhamadou Moustapha Ba. L’autorité a lors de la rencontre indiqué les efforts que son département a initié et proposé au chef de l’État pour le décret introduisant les droits collectifs sur le domaine national. C’est sous ce rapport qu’il faut comprendre la mise en place du projet cadastre et sécurisation foncière (Procasef), a renseigné Moustapha Ba. « En instaurant le projet cadastre et sécurisation foncière, l’État du Sénégal a engagé un vaste chantier dans le cadre de sa gouvernance foncière. Le Procasef, en tant que cadre d’expérimentation des opérations foncières avec des outils de sécurisation foncière sur toute l’étendue du territoire national, est en train de faire un important travail pour la mise en place d’un cadastre en milieu rural. Et donc portail financier de la sécurisation des assiettes foncières pour les agriculteurs et les populations. Dans cette dynamique, des investissements substantiels ont déjà été consentis pour le renforcement et la modernisation de l’infrastructure des domaines géo-spatial. Cette avancée significative aura un impact certain sur la gestion foncière mais également sur l’aménagement du territoire, la planification urbaine, la gestion des ressources naturelles. », a confié le ministre Moustapha Ba. Il a saisi l’occasion pour adresser ses félicitations au Procasef sous la conduite de son coordinnateur Mouhamadou Moustapha Dia pour la qualité du travail fourni en si peu de temps et surtout pour l’esprit d’ouverture envers les exécutifs locaux, la société civile, les autorités déconcentrées, entre autres. Le ministre des Finances et du Budget a également relevé le caractère inclusif de l’initiative qui témoigne de l’implication de tous les acteurs du foncier notamment la société civile. « J’ai également noté avec beaucoup de satisfaction, l’importante implication de la société civile, notamment le cadre de réflexion et d’action sur le foncier au Sénégal. Elle a apporté une contribution de très haute facture dans la phase de formulation du projet avec l’intégration du principe du contrôle citoyen comme mode opératoire dans la mise en œuvre de ce grand projet», a soutenu Mouhamadou Moustapha Ba pour qui, le contexte de la tenue de l’événement coïncide avec la 28e conférence des partis sur le climat, COP 28 qui se déroule à Dubaï. « Notre monde est soumis à des dérèglements climatiques sans précédent. En plus de la dégradation des ressources naturelles et des terres arables, devenant la préoccupation majeure des populations. Ces phénomènes ont de plus en plus tendance à compromettre tous les efforts consentis dans la perspective de la souveraineté alimentaire. Ils ne peuvent plus être ignorés dans l’élaboration des stratégies de développement agricole et social. C’est pourquoi dans l’axe 2 du plan Sénégal émergent, c’est capital humain, protection sociale et développement durable. C’est la raison pour laquelle, pour la première fois, le Sénégal s’est doté d’un budget vert et a mis en place un document cadre de financement durable. Bientôt, le Sénégal commencera à émettre des obligations aux échecs qui nous permettront de boucler les opérations financières. Au titre de la gestion 2024 et des besoins de financement du Sénégal car le budget de 7003.6 milliards FCFA, les besoins de financement sont de l’ordre de 2148 milliards FCFA avec un déficit budgétaire de 840 milliards FCFA équivalent à 3,9% du produit intérieur brut », a soutenu le ministre. A l’en croire, la sécurisation foncière au service de l’agriculteur et du paysan pour une souveraineté alimentaire est largement à la portée du Sénégal et au vu de la démarche multi acteurs adoptée, il reste convaincu que les objectifs visés seront largement atteints. Plusieurs sessions avec des thématiques seront abordées durant ce forum national sur le foncier, notamment, le bilan du dialogue sur le foncier, les défis de l’équité des droits d’accès au foncier, la sécurisation du foncier pastoral, entreprenariat des jeunes et accès au foncier entre autres.