Après l’interdiction de leur marche nationale qu’ils avaient prévue à Kaolack, les membres du mouvement Aar Sunu Mommel ont tenu une conférence de presse axée sur les difficultés que rencontrent les producteurs agricoles. Sur ce, ils ont écrit un mémorandum sur la léthargie constatée dans le comité national de l’interprofessionnel de l’arachide ainsi que dans la fixation du prix plancher du kilogramme de l’arachide. A cet effet, ils demandent la suppression du prix plancher que les paysans jugent anormal par rapport à leurs attentes. Le président du collectif Bassirou Bâ au nom de la structure demande la dissolution du CNIA pour une meilleure représentativité des petits producteurs ruraux, il insiste sur la mise en place d’un nouveau comité national de concertation interprofessionnelle avec une bonne présence des organisations de producteurs. Poursuivant, le président a interpellé les autorités sur le deuxième point de leurs revendications qui consiste en la réouverture des frontières pour permettre aux exportateurs étrangers d’entrer sur le marché pour acheter les graines d’arachide. « La campagne de commercialisation est marquée par la présence des internationaux qui vendent le kilogramme de l’arachide au plus offrant sur le marché et une concurrence profitable aux petits producteurs. La contractualisation qui consiste à impliquer les acteurs dans leur rôle de décideurs », dit il. «Le producteur doit être en mesure de connaître son prix de vente en amont de même que sa production. Ils doivent inciter et initier les contrats de commercialisation entre opérateurs de marché et organisations de producteurs. Nous ne voulons plus de prix plancher mais plutôt un prix plafonné » a déclaré Toucouleur Baye qui a interpellé l’Etat et les acteurs de créer les coûts d’exploitation du petit producteurs et d’appliquer les mesures d’accompagnement strictes en cas de fraude, faire la distinction des différentes qualités et spécificités des arachides. Dans le mémorandum, M. Bâ de souligné les problèmes liés sur le domaine national et la recrudescence des conflits fonciers au Sénégal qui ne laissent personne indifférent. Une telle situation préoccupe les acteurs de l’agriculture notamment les populations du monde rural, perturbe la stabilité, la paix sociale et interroge le juriste quant aux causes profondes du conflit foncier. Il exige également l’audit des différentes campagnes. « Le budget qui ne cesse de s’accroître avec une augmentation de 30 millions par rapport à la campagne précédente 2021 – 2022 une hausse de 10 milliards en plus de l’argent destiné à l’achat des semences et du matériel agricole. Conscient de la gestion nébuleuse du budget de la campagne, nous demandons un audit de l’argent du contribuable Sénégal injecté dans le secteur et les différentes filières agricoles. Nous voulons l’accessibilité des semences et engrais avec l’ouverture de boutique agricole dans le monde rural pour la vente des semences certifiées, des engrais et autres articles de la production locale. Il a aussi évoqué la formation et l’innovation pour inciter et les jeunes à la formation et à la fabrication de petits matériels agricoles, la création de petits unités de transformation, et la commercialisation de ces derniers » a t-il ajouté avant de déclarer que si des solutions ne sont pas apportées aux points exposés, les membres du mouvement Aar Sunu Mommel décident de ne pas voter et comptent passer à la vitesse supérieure.
Khadija SENE (correspondante)