« Les chiffres sont très alarmants de janvier à novembre 2024, deux cent vingt huit (228) cas ainsi formés »
A déclaré à Ziguinchor ce vendredi 29 décembre 2023 Madame Coly Ndéye Astou Goudiaby, coordonnatrice de la boutique de droits de l’association des juristes sénégalaises (AJS). C’est lors d’un atelier de formation de deux jours, à l’actif de l’AJS, en partenariat avec l’UNFPA et TOSTAN mais aussi la direction du ministère de la Femme de la Famille de la Protection des enfants. La formation a eu lieu à la direction régionale de la santé, sur les MGF ( Mutilation Génitale Féminine), les VBG (Violences Basées sur le Genre) et les ME (Mariages d’Enfants), au profit d’une trentaine de parajuristes. Donc des Badiénou gokh, les relais communautaires, les imams, les délégués de quartiers mais aussi les forces de l’ordre et les juristes.
« Les violences sont très récurrentes dans la région. Les chiffres sont très alarmants parce qu’on a recensé de janvier à novembre 2024, deux cent vingt huit (228) cas ainsi formés. C’est-à-dire pour les violences physiques, nous avons reçu 28 cas, pour les violences économiques 54 cas, pour les violences psychologiques 74 cas et pour les violences sexuelles 28 cas. Pour vous dire que les chiffres parlent d’eux-mêmes aujourd’hui vous dire que les violences sont récurrentes. Mais à l’encontre de qui, à l’encontre des femmes et des filles. Parce qu’aujourd’hui on parle de violence basées sur le genre, ce sont des violences qui sont exercées sur les femmes et les filles mais aussi sur les hommes. On a senti que les femmes et les filles souffrent le plus pour ces cas de violences. C’est pourquoi aujourd’hui nous avons initié dans le cadre de ce programme ces deux jours d’échanges pour capaciter tous les acteurs qui interviennent dans la chaîne de la prise en charge sur les mécanismes qui sont mis en place pour pouvoir prendre en charge les enfants, ces victimes de façon holistique aujourd’hui. Que ce soit la prise en charge psychologique, la prise en charge psychosociale mais la prise en charge sanitaire et judiciaire », a t-elle fait savoir.
Selon la coordinatrice de la boutique de droits de l’AJS de Ziguinchor leur attente est que ces participants les accompagnent dans le cadre de la prévention. « Parce que comme on le dit si bien mieux vaut prévenir que guérir. Mais aussi quand les participants et participantes ont connaissance de ces cas de violences, de les signaler aux autorités compétentes. A savoir les structures de la police, de la gendarmerie, du procureur, du juge d’instruction. Ou bien aussi les structures de la société civile comme la boutique de droits qui est là, l’AEMO, le Centre Premier Acceuil (CPA), le centre Koulimaro, le centre Enda-Santé. Donc il y’a tout un arsenal qui est mis en place aujourd’hui, pour pouvoir accompagner ces victimes afin qu’elles puissent bénéficier gratuitement de toutes les formes de prise en charge », a t-elle dit pour finir.
Ibrahima GOUDIABY