ME OUSMANE NGOM SUR LA PRÉSIDENTIELLE« Je préfère un pilote de 12.000h de vol à celui de 00h de vol… »

Face à la presse lors de la 2em journée du dialogue national, l’ancien ministre de l’Intérieur Maître Ousmane Ngom s’est prononcé sur les disfonctionnement du processus électoral et la de nécessité de trouver une solution consensuelle pour éviter de  placer le Sénégal dans une impasse, voir une confrontation aux conséquences incalculables pour notre pays qui est devenu un émirat noir convoité par « des lobbies ». Selon lui, Il est préférable d’aller vers les élections dans les 3 mois qui viennent plutôt que de faire un saut dans l’inconnu et courir le risque de placer le pays dans une impasse voire une confrontation aux conséquences…

« Il y a eu des dysfonctionnements incontestables dans le processus électoral depuis fort longtemps, qui ont été constatés et dénoncés par tout le monde. Depuis la remise des fiches de parrainage, vous avez vu les candidats fantaisistes, ceux qu’on ne connaissait même pas dans leur quartier ou dans leur immeuble, qui sont allés prendre des fiches de parrainage. Nous nous sommes retrouvés avec plus de 200 soi-disant candidats », a déclaré Me Ousmane Ngom. Et d’ajouter qu’il y a eu, au niveau du Conseil constitutionnel, des éliminations qui ont été contestées farouchement immédiatement.

« Il y a eu également d’autres candidats qui ont été injustement écartés ; c’est le cas de Karim Wade. Alors qu’on a vu dans la liste définitive reconnue par le Conseil constitutionnel des candidats qui ont la double nationalité. Il y’a également des suspicions graves sur certains membres du Conseil Constitutionnel. Par conséquent, il est clair que nous sommes dans une situation exceptionnelle,  des disfonctionnements où l’arbitre est suspecté », rappelle l’ancien ministre de l’Intérieur.

Selon Me Ousmane NGOM, il est important que le Président de la République, clés de voûte des institutions, prenne la responsabilité d’arrêter tout cela et de dire qu’il faut qu’on trouve une solution consensuelle.

« Le dialogue national initié par le chef de l’État est le seul moyen pour résoudre ses disfonctionnements. Ceux qui sont définitivement retenus avaient intérêt à répondre à ce dialogue pour dire leur mot et trouver une formule équilibrée qui permettra de relancer la machine. Une rupture de confiance existe déjà et c’est l’occasion de la restaurer en établissant de façon consensuelle de nouvelles règles mais également trouver des garants que ce soit  de la Société Civile, de l’Union Africaine, de la CEDEAO…qui devront être mis en œuvre dans un délai raisonnable ».

« Il est aussi important de dire qu’on parle de la suppléance du président de la République qui doit partir le 2 avril. Oui, mais on n’est pas dans le cas de la suppléance. Ce n’est pas prévu. La suppléance, c’est l’empêchement, la démission ou le décès. On n’est dans aucun de ces cas. A la limite, si par extension même, on interprétait l’article 39 de la Constitution en disant que c’est le président de l’Assemblée nationale qui doit suppléer au président de la République, je dis qu’aujourd’hui, ce serait très dangereux. Parce que nous savons  que lorsqu’un ministre qui prend un département, il lui faut généralement six mois avant de maîtriser le département pour pouvoir le piloter a fortiori pour un pays, pour un État. Si le président de l’Assemblée nationale prenait aujourd’hui, les fonctions, il lui serait impossible de maîtriser à l’espace de 3 mois tout le processus électoral avec toutes ses  confusions et problèmes constatés. On irait peut-être vers les 6 voire 8 mois ou plus » souligne-t-il. 

Me Ousmane NGOM de conclure que « nous avons un bilan expérimenté, accompagné d’un délai qui ne dépasse pas 3 mois de vote donc si cela est encadré et garantie par des observateurs, des organismes internationaux, des bonnes volontés sans oublier les guides religieux, les élections auront lieu dans trois mois. Il est préférable d’aller vers les élections dans les 3 mois qui viennent plutôt que de faire un saut dans l’inconnu et courir le risque de placer le pays dans une impasse voire une confrontation aux conséquences incalculables « , a déclaré Maître Ousmane Ngom.

Khalil NDIAYE


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