À l’approche de la conclusion de la campagne présidentielle, des stratégies subtiles émergent. Les 19 candidats en lice observent une série de ralliements, orchestrés avec finesse à travers des mouvements de soutien et des appuis individuels. Parmi eux, deux personnalités politiques majeures se distinguent : Karim Maïssa Wade du Parti démocratique sénégalais et Bougane Gueye Dany de la coalition « Geum Sa Bopp ». Bien que recalés en tant que candidats, ces deux acteurs demeurent les architectes discrets des coulisses politiques, pouvant exercer une influence décisive sur le résultat du scrutin, que ce soit au premier ou au second tour, en fonction des circonstances.
Dans une récente déclaration sur le réseau social X, Karim Maissa Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, a laissé entendre qu’il ne briguerait pas la Présidence cette année, reconnaissant ainsi les réalités politiques du moment. Cette annonce intervient alors que la campagne présidentielle bat son plein et que les stratégies des différents acteurs politiques sont scrutées de près.
« Dans cette campagne électorale, je constate beaucoup d’agitation, de manœuvres et d’intox autour de la stratégie que la Coalition K24 et le PDS pourraient adopter en vue de l’élection présidentielle de dimanche prochain. Pour l’instant, nous n’avons pris aucune position, plusieurs candidats m’ont déjà appelé et je viens de longuement échanger avec Khalifa Sall. Je viens par ailleurs de prendre connaissance des dernières tendances officielles des instituts de sondage qui nous accompagnent depuis 6 mois. Aucun des candidats n’atteint le niveau que j’avais obtenu en termes d’intentions de vote à la veille de mon élimination arbitraire et injuste par le Conseil Constitutionnel. Ces tendances montrent clairement qu’il y aura un second tour. La réflexion continue… » a-t-il partagé dans un post.
Cette décision de Karim Wade soulève des questions quant à l’avenir stratégique du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont il est un membre influent. En l’absence de la candidature de Karim Wade, les alternatives du PDS commencent à se dessiner et suscitent des discussions au sein du parti.
L’une de ces alternatives réside dans une éventuelle alliance avec d’autres forces politiques, notamment avec Amadou Ba, dont la victoire potentielle dès le premier tour aux élections législatives de 2022 pourrait renforcer la position du PDS. Cependant, cette option n’est pas sans risques, alors que les tensions politiques sont vives et que les alliances peuvent changer rapidement.
Dans ce contexte, le rôle du PDS dans la redéfinition politique post-électorale, notamment en ce qui concerne la présidence de l’Assemblée nationale après sa dissolution, reste sujet à spéculation. Les observateurs se demandent également quel rôle le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) pourrait jouer dans cette dynamique.
Bougane Gueye Dany, le principal leader de la coalition « Geum Sa Bopp », occupe le devant de la scène depuis son exclusion lors du processus de validation des parrainages. Diverses formations politiques et coalitions sollicitent des rencontres avec lui, espérant obtenir son soutien pour leurs ambitions présidentielles.
Ces derniers temps, des manœuvres de désinformation ont vu le jour, avec la diffusion de vidéos insinuant que Bougane avait rallié la coalition « Diomaye Président ». Par ailleurs, des rumeurs ont circulé, laissant entendre que le leader de « Geum Sa Bopp » aurait été piégé par l’opposition radicale, se retrouvant entouré des figures du système qu’il prétendait combattre, et ayant entamé des pourparlers avec le président Macky Sall, comme l’a laissé entendre le leader du parti Pastef lors de sa sortie de prison. Selon nos sources, après avoir exprimé sa satisfaction suite à la libération d’Ousmane Sonko dans un message sur Facebook, Bougane Gueye Dany est resté silencieux après la conférence de presse de ce dernier, confirmant ainsi les accusations portées par le candidat Khalifa Ababacar Sall concernant ses discussions avec Macky Sall, son ancien adversaire. Lors d’une conférence de presse, Khalifa Ababacar Sall a ironiquement déclaré : « Il ne faut jamais avoir raison trop tôt en politique », affichant un sourire narquois. Il convient de rappeler que lorsque Barthélémy Diaz a entamé des négociations avec Macky Sall, Ousmane Sonko s’en est distancié, et Khalifa Ababacar Sall ainsi que son parti ont été exclus de la coalition « Yewwi Askan Wii » en raison de ces discussions sur la participation de Khalifa Sall, que Barthélémy Diaz affirme avoir menées avec l’assentiment de Ousmane Sonko et Khalifa, et dont il a fait rapport à son retour.
Bougane Gueye Dany : l’homme clé des coulisses de l’élection présidentielle !
Bougane Gueye Dany, demeurant fidèle à ses convictions radicales, s’est distingué comme l’un des rares acteurs politiques à maintenir une cohérence remarquable dans son engagement depuis 2019 jusqu’à ce jour, cumulant plus de 22 000 voix aux élections locales, plus de 500 conseillers municipaux élus et 5 villes conquises, sans oublier son enracinement dans les régions les plus reculées du Sénégal. Il a toujours privilégié une approche politique pacifique, évitant tout acte de violence ou discours incendiaire. Le leader de « Geum Sa Bopp » a toujours mené ses luttes politiques en solitaire, affrontant ses multiples éliminations lors des scrutins depuis 2019, ainsi que tous les défis d’intérêt public qu’il a soulevés, malgré les obstacles dressés par le gouvernement, tels que le gel de ses comptes bancaires et les redressements fiscaux, visant à affaiblir ou décourager ses initiatives entrepreneuriales.
Aujourd’hui, face à ses partisans mobilisés et conscients de son poids politique, Bougane doit prendre une décision désintéressée, dans l’intérêt supérieur du Sénégal. Le délégué national de sa coalition a annoncé que sa décision sera rendue publique dans les prochains jours.
Malgré l’agitation des rassemblements électoraux sur le terrain, l’attention se porte toujours sur Karim Wade et Bougane Gueye Dany, les véritables faiseurs de roi dont les décisions pourraient changer le cours de l’élection présidentielle à venir.