Appelé Thomas Sankara du Sénégal par la diaspora et les frères Africains, Ousmane Sonko est devenu incontestablement l’homme providentiel de toute une jeunesse de la République du Sénégal qui se revendique du « projet ».
Leader du parti Pastef, l’homme politique le plus persécuté de l’histoire politique du Sénégal, Ousmane Sonko a résisté contre le rouleau compresseur de l’Etat. Ayant en bandoulière sa conviction de promouvoir à tout prix « le projet » au sommet de l’Etat. Sa détermination a fait souffler le vent du changement qui a démarré en 2017 date de l’ouverture de la nouvelle aire.
C’est trois ans après la création du parti Pastef en 2014. En 2017, il s’est fait élire au parlement par le plus fort reste. Sa stratégie politique s’est focalisée sur le débat d’idée, la confrontation d’arguments scientifiques. Une politique adoptée par la jeunesse qui semble voir le bout du tunnel. Il a imposé le débat sur la gestion des deniers publics dans tous les débats de la vie sociétale.
Ses interventions à l’assemblée nationale ont éveillé la conscience de la jeunesse qui a désormais pris son avenir en main pour se faire entendre jusque dans les cieux occidentaux. Un vent de changement commença à souffler alors. Ousmane Sonko est devenu l’homme le plus populaire au Sénégal. Il a interpellé le gouvernement sur pas mal de dossiers comme : le dossier de Petrotim, des 94 milliards, le zircon de Niafran, les contrats pétroliers, gaziers, les exonérations fiscales, … des dossiers qui lui ont permis d’être dans les cœurs de la jeunesse désemparée, désorientée par des hommes qui ont fait de la politique leur métier et gagne pain.
Le point culminant de son ascension au Mont Everest du pays de la Téranga, c’est l’accusation de viol dont il était victime en 2021. Depuis cette date, la vie politique de l’homme le plus choyé s’est transformée en vie de conte de fée dans un cauchemar indescriptible et funeste. Depuis cette date, l’actuel maire de la ville de Ziguinchor vit des moments durs avec la mise en branle de la machine judiciaire sur sa personne. S’y ajoute l’affaire Mambaye Niang qui l’avait ester en justice pour une affaire de corruption dans le dossier de 29 milliards du Prodac. L’homme est persécuté, sa vie privée balafrée, sa famille humiliée, ses sympathisants torturés et parfois tués. L’homme a toujours tenu debout. Des morts enregistrés de mars 2021 à juin 2023 de Ziguinchor à Dakar avec son lot de blessés et de perte de biens.
Dans sa montée au sommet du monument de la Renaissance de Ouakam, Ousmane Sonko a laminé Abdoulaye Baldé et Benoit Sambou à la ville de Ziguinchor. Privé de compétition des joutes parlementaires pour élire les députés de la 15ème législature, Ousmane Sonko a mené la campagne de la coalition Yewwi Askan Wi qui a finalement présenté sa liste de suppléants. Grâce à une campagne bien réussie, il a permis à l’opposition de s’imposer à l’assemblée nationale avec 82 députés. Et enfin pour la présidentielle, privée de se présenter, Ousmane Sonko a choisi du fond de sa cellule son codétenu et lieutenant, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Ils ont été libérés quelques jours après le démarrage de la campagne électorale. Et aussitôt élargi de prison, les deux hommes sont descendus pour battre campagne. Comme lors des législatives, Ousmane Sonko porte à nouveau Bassirou durant la campagne d’où ils ont été partout accueillis en héros.
Au soir du 24 mars, les tendances ont donné Bassirou Diomaye Diakhar Faye largement vainqueur dès le premier tour. Ousmane a ainsi donné au régime de Macky Sall son Ko. Vrai stratagème et bête politique.
Chamsidine SANE