Le Sénégal, en collaboration avec la coopération technique allemande, la GIZ, se lance dans l’élaboration de la taxonomie verte. Un processus qui va permettre aux utilisateurs, comme les investisseurs, les entreprises et les intermédiaires financiers, d’évaluer la capacité des activités économiques qui rentrent dans le cadre de la sauvegarde de l’environnement ou de la lutte contre le changement climatique.
Premier pays de la zone UEMOA et troisième pays en Afrique à publier une taxonomie, a précisé M.peters , directeur du projet Accès GIZ , hier lors de la réunion du comité de pilotage Taxonomie verte. A lui d’indiquer que le Sénégal a affiché sa volonté à s’engager vers une transition énergétique ambitieuse avec l’objectif de monter à 40 % d’énergies renouvelables à l’horizon 2030. Cette ambition n’est pas sans coût, pour donner une estimation à titre d’exemple le coût de réalisation de la CDN( contribution déterminée au niveau national) du Sénégal s’élève à 13 milliards de dollars US » a t-il confié, avant d’ajouter « malgré beaucoup d’efforts et de volonté, la mobilisation de fonds pour adresser les défis environnementaux reste un défi majeur d’où la pertinence d’outils comme la taxonomie verte qui facilite et augmente le volume de capitaux publics et privés vers ces objectifs » a t-il ajouté.
Il s’est dit confiant qu’à la fin des travaux du comité de pilotage les principaux résultats seront atteints. Il s’agit notamment, de la validation des secteurs prioritaires proposés ; de la définition de l’interopérabilité avec les autres taxonomies. Et enfin de la validation de la feuille de route pour les prochaines étapes.
Représentant le ministre de l’environnement, le secrétaire général du METE est revenu sur la nécessité de mettre en place une taxonomie pour soutenir la mobilisation de ressources ainsi que de rendre les flux financiers beaucoup plus verts » Il urge, compte tenu de la complexité croissante et de la multiplicité des crises écologiques , d’œuvrer à mobiliser plus de ressources que le passé et de rendre les flux financiers beaucoup plus verts.
La mise en place d’une Taxonomie verte s’inscrit dans cette logique et vise à apporter des solutions financières aux enjeux de développement durable insuffisant pris en compte par le financement classique. Ainsi, il s’avère nécessaire d’instaurer un climat de confiance avec les investisseurs et de favoriser une meilleure transparence en matière d’activité verte » a t’il noté, avant de souligner l’importance de la taxonomie pour les investisseurs ainsi que pour les porteurs de projets »Pour les investisseurs, la taxonomie aidera à assurer que leurs investissements ont un impact environnemental significatif, en particulier pour les investissements basés sur la dette. Pour les porteurs de projets et les entreprises, elle permettra de savoir si leurs activités entrent en conformité avec les objectifs et engagements de l’État du Sénégal, particulièrement dans la réalisation des objectifs de la contribution déterminée au niveau national ( CDN) » a t-il rajouté.
Il a également formulé des remerciements à l’endroit de la GIZ et des différents acteurs présents lors de l’atelier » Je tiens à exprimer mes vifs remerciements et ma gratitude à l’endroit de la GIZ à travers son projet » Accès au financement pour les petites et moyennes entreprises » , les cabinets d’experts la Climate & Compagny, le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) du Sénégal et nos experts nationaux » a t-il lancé.
Pour rappel, la taxonomie est un système de classification qui définit les activités économiques respectueuses de l’environnement sur la base de critères établis. C’est un instrument financier qui a pour objectif d’augmenter le volume de fonds publics et privés dans les secteurs ou activités durables . Elle aide les acteurs financiers et autres à déterminer quels investissements peuvent être qualifiés de » verts ».
A BA