La commune de Nyassia abrite un grand événement qui se passe dans cette grande entité du Bayote. Un événement qu’on appelle « Diamasséghé », qui regroupe l’ensemble des Balégueu (femmes mariées) de chaque village de l’entité Bayote. En effet plus de 2000 femmes venant de toutes les contrées se sont regroupées dans cette commune. Des moments de prières, vraiment de surveillance où elles vont essayer de renouveler l’environnement de cette entité Bayote. « Parce que depuis qu’elles ont lancé cette cérémonie, elles ont commencé à faire ce qu’on appelle le nettoyage mystique. Pour que cette entité puisse vivre en paix. Et aussi on fait face à l’hivernage elles vont aussi formuler des prières pour que cette année nous ayons une très bonne hivernage. Que vraiment les choses puissent se passer dans de très bonnes conditions aussi prier pour leurs enfants qui sont à la recherche de l’emploi ou dans les études. C’est un moment de prières et de fraternité où toutes les femmes de la diaspora de cette entité, elles ont quitter Dakar, Gambie, partout pour venir assister à cette événement », a fait savoir madame Basséne Justine Manga mairesse de la commune de Nyassia.
« Dans chaque village du Bayote il y’a ce qu’on appelle le regroupement de toutes les femmes mariées donc qu’on appelle Balégueu. Donc toutes ces femmes mariées c’est toutes les Balégueu qui se regroupent en ce qu’on appelle « Diamasséghé ». Donc Diamasséghé elles font cet événement une fois après l’initiation de » Boukoute » la circoncision. Maintenant c’est autour des femmes d’organiser leur événement de Diamasséghé. Cet événement a eu lieu il y’a 52 ans, depuis 1972 donc la majeure partie de nous qui sommes là n’étaient pas encore nés. Donc à cause du conflit qui avait servi la zone, le Boukoute ne pouvait pas se tenir et qu’aussi cet événement ne pouvait pas se tenir. C’est un évènement de prières donc où les femmes doivent se retirer dans le bois sacré qui se trouve dans le village de Nyassia » a t-elle déclaré. Et de préciser que pendant presque plus d’un mois elles seront dans le bois sacré mais que la partie la plus importante c’est les quatre jours à peu près. « Donc depuis hier les différentes Balégueu ont fait leur entrée dans le grand bois sacré qu’on appelle Diamasséghé et aujourd’hui elles vont accueillir leurs pairs soeurs, les délégations qui vont venir de Youtou, celles qui vont venir de l’entité de Essing, de la Guinée Bissau, parce qu’il y’a le Eramé (Guinée Bissau) qui va venir en plus des gens de Niambalang. Un événement qui a rassemblé plus de 2000 femmes. Moi en tant que mairesse c’est vrai que je suis femme catholique mais issue d’une famille animiste qui croit en ses réalités même en tant que catholique ce sont nos traditions on ne peut pas y être on ne peut pas y participer. Donc ça va regrouper toutes les femmes chaque entité qui va quitter ou qui viendra hors cette entité du Bayote sera reçue par un autre Balégueu. Durant tout le cheminement tout le monde a le droit de participer sauf que dès qu’elles vont terminer au niveau de la famille Erakapo, quand elles vont se retirer dans le bois sacré, c’est pas tous les hommes qui y vont. Les hommes de la famille Tendeng qu’on appelle la famille « Erombagna », donc c’est là où se trouve le bois sacré », a laissé entendre la mairesse de la commune de Nyassia. « Ce sont ces hommes qui ont le droit d’accéder à cet endroit donc ils vont y rester demain et vont organiser la grande danse comme les femmes sont nombreuses et blés gens peuvent aller assister et vont l’organiser au niveau du terrain de « Kadiéné ». Là aussi tout le monde peut aller assister dès qu’elles vont terminer elles vont se retirer dans le bois sacré et les choses vont continuer. Peut-être deux ou trois jours après, les autres femmes vont rentrer et elles, elles vont continuer pendant plus d’un mois et un mois et demi », a t-elle informé.
A l’en croire, cet événement est d’une importance capitale parce que c’est seulement les femmes mariées qui y assistent. Les jeunes femmes non mariées peuvent y assister d’une autre manière. « Parce que dans chaque concession les gens s’organisent et font quelque chose. Dans chaque village les femmes vont préparer quelque chose, elles vont cuisiner pour que tout le mois de mange. Mais dès qu’elles auront fini, elles vont partir vers le grand bois sacré. Là c’est seulement les femmes mariées qui y vont. Ça s’est passé il y’a 52 ans rien ne nous prouve que la prochaine fois on sera là. Donc c’est d’une importance capitale c’est comme un Boukoute. Il a des choses qui se passent là-bas entre femmes pour montrer quel est le bon comportement que la femme doit avoir. Quel est le genre de femme qu’elle doit être parce que dans le milieu Bayote la femme occupe une place très importante. Quand il y’a surtout des problèmes et que la femme se lève sachez que vraiment c’est très important et c’est grave. Je pense que l’avènement du conflit en dit long. A un certain moment tous les villages de cette entité avaient quitté, il ne restait que trois villages Kayilou, Nyassia et Étomé. Tout le reste avait quitté donc en un certain moment les femmes du Bayote ont dit non. On sait que maintenant les hommes n’en peuvent plus par e qu’ils sont attaqués par les combattants, attaqués par l’armée. Donc c’est nous maintenant qui allons prendre le relais », a t-elle dit avant de poursuivre: »Donc elles se sont regroupées, formulé des prières fait des nuits de prières, fait tout ce qu’elles devaient faire dans cette entité. Et après elles ont fait des marchés de Nyassia à Ziguinchor je pense à trous reprises pour essayer de voir comment solutionner ce problème. Et c’est depuis lors nous avons commencé à retrouver la paix dans cette entité. Parce qu’à un certain moment c’était vraiment invivable. Donc cela montre combien de fois la femme occupe une place très importante dans cette société. Donc c’est un moment de retraite, un moment d’échange, un moment où vraiment chaque femme pourra montrer qui elle est.
Ibrahima GOUDIABY