Reconnus coupables et condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, en première instance, le journaliste René Capain Bassène et Omar Empolie Bodiane ne lâchent pas prise dans l’affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte. Leur procès en appel, dans cette affaire, s’est ouvert ce mercredi 24 juillet 2024 au tribunal criminel de Ziguinchor
L’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte est loin de connaitre son épilogue. Ayant introduit un recours au niveau du tribunal de grande instance de Ziguinchor, René Capain Basséne et Omar Ampolie Badiane, les deux accusés condamnés à la perpétuité en première instance, ont assisté à la réouverture de leur procès en appel ce mercredi 24 juillet 2024. Les accusés continuent de clamer leur innocence. Omar Ampolie Bodiane est le premier à répondre aux chefs d’inculpation. Il a rejeté tout ce qu’on lui reproche. Face au juge, il soutient qu’il n’a pas échangé avec René Capain Bassène sur cette affaire. « C’est la prison qui nous a réunis. Je n’ai rien échangé avec lui sur cette affaire », a-t-il réagi. Répondant aux accusations, Oumar Ampolie Bodian a affirmé » que toutes les accusations portées contre lui sont infondées ».
Si on se réfère aux dires de Me Ciré Clédor Ly, qui revient sur le déroulement des auditions dans la salle d’audience, le tribunal écoute à la fois les parties civiles, les témoins et les accusés. Il a soutenu que : « Je ne suis pasdans la pensée du juge et je ne sais pas ce qu’il va décider par rapport à ce dossier, mais nous osons espérer qu’au final tout le monde sera libéré ».
Au finish, le procès a été renvoyé par le juge du tribunal de grande instance de Ziguinchor après vingt heures d’audience.
Pour rappel, c’est le 6 janvier 2018 que des adolescents partis chercher du bois dans la forêt de Boffa-Bayotte, à une vingtaine de km au sud de Ziguinchor, non loin de la frontière bissau-guinéenne, avaient été capturées et exécutées par des individus armés supposés appartenir au MFDC qui dispose plusieurs bases dans la zone. Selon un bilan qui avait été établi par la gendarmerie, 14 morts et 7 blessés avaient été enregistrés sur le lieu du drame. Seules trois personnes avaient réussi à s’échapper. Une semaine après ce massacre, 22 personnes avaient été arrêtées parmi lesquelles les 16 avaient été placées sous mandat de dépôt.
Le massacre de Boffa Bayotte a eu des implications, mettant en lumière les tensions et les problèmes persistants dans la région de Casamance. L’issue de l’appel pourrait avoir des conséquences importantes pour la stabilité régionale.
Seydou GASSAMA(Stagiaire)