Agropole sud distribue des milliers de plants fruitiers aux producteurs de Sindian pour un coût de près de 500 millions de FCFA…

Empêcher les jeunes d’emprunter le chemin de l’autre Barça, à savoir la culture illicite du chanvre indien, lutter contre la déforestation et favoriser le retour des populations déplacées , sont quelques uns des objectifs visés par l’Agropole Sud, dans le cadre de la distribution de plants de manguiers et d’anacardiers, ce mercredi 07 Août 2024 à Sindian. Une cérémonie à l’actif de l’Agropole Sud, présidée par l’adjoint au sous-préfet de l’arrondissement de Sindian en l’occurrence Amadou Thiallé.

   "L'initiative consiste à l'organisation d'une cérémonie pour le lancement officiel de la campagne de distribution des plants fruitiers. Il s'agit de la distribution de 160.000 plants de manguiers greffés et de 250.000 plants d'anacardiers avec des variétés améliorées au profit de 3087 producteurs reparties dans 88 communes de la  Casamance pour un montant estimé à 485. 325 000 FCFA. Le choix du village de Sindian n'est pas fortuit selon le Ousseynou Konaté coordonnateur régional du projet. " Elle repose sur le fait effectivement qu'il y'a des tentatives de redynamisation ar rapport à l'impact négatif, soit l'impact négatif du conflit avec les quarante années de conflit que connaît la zone. Les populations déplacées mais aussi effectivement avec ce nouveau phénomène de déforestation. Je pense que l'un dans l'autre, le projet a apporté une contribution pour qu'effectivement accompagner les populations dans le retour.



 Aider vraiment dans la reconstruction de cette partie du Sénégal", a informé Ousseynou Konaté coordonnateur régional du projet Agropole-Sud.
  " Il s'agit de pouvoir leur offrir des alternatives crédibles pour leur permettre de pouvoir lutter contre la pauvreté en créant des emplois, c'est ce cadre que le choix a été fait. L'autre aspect qui a fait le choix de Sindian c'est dans cet effort de redynamisation il y'a des organisations qui sont mobilisées et qui veulent prendre leur destin en main et construire Sindian. Et dans cette optique on peut citer l'arrondissement avec l'appui du sous-préfet "Dj-ito manourokal"(levons-nous pour travailler) mais aussi la mise en place d'un comité d'arrondissement en faveur de l'emploi des jeunes.



 Les deux effets conjugués nous ont convaincus pour faire le choix sur la zone de Sindian. Qui dans la remontée des demandes de plants s'est positionné vraiment au premier plan avec environs plus de 50% des demandes de plants du département de Bignona.  Donc c'est ce qui a justifié le choix et on pense effectivement dans le cadre de ce programme, ça va contribuer à la lutte contre la culture illicite pour permettre à ces jeunes de pouvoir avoir des alternatives pour abandonner cette culture et reconstruire leurs habitudes. Mais  repeupler aussi la forêt avec ce programme de reforestation", a t-il soutenu. 
      Selon monsieur Konaté, dans le diagnostic pour la mise en place des projets Agropoles, il s'agissait de pouvoir valoriser l'existant en Casamance en période mangues ou en période d'anacardes. "Ce qu'on note par rapport à une personne qui arrive ici c'est vraiment des fruits non valorisés, des pertes énormes, des pertes post récoltes et des problèmes de débouchés. Et on a pensé effectivement l'Etat du Sénégal à travers d'abord le PSE et ensuite par rapport au projet souverain pour permettre de pouvoir valoriser cet surplus de production. C'est dans ce cadre que l'Agropole a été mis en place pour effectivement encourager l'investissement privé en Casamance pour la valorisation de nos productions. Mais pour faire venir ces investissements il faudrait aussi que ces unités qui seront mis en place puissent être rentabilisées et que ces emplois créés puissent être des emplois durables. Et le défi de la matière première a été le premier défi à relever d'autant plus que c'est vrai sur l'anacarde la Casamance fait 80 à 90% de production nationale. Sur la mangue les statistiques parlent de 52 à 56% de la production nationale mais par contre on constate que sur le terrain à la période des mangues, deux mois trois après la période des mangues, il est difficile de trouver de la mangue sur le marché. Ce qui prouve que les industries qui ont des taux de mécanisation auront du mal à tourner 12 mois sur 12".                   Donc selon lui, le projet en relation avec les services techniques de l'Etat a opté et développé la production. Et le développement de la production se fait à travers deux leviers. Le premier c'est valoriser l'existant ça veut dire grâce à des technologies de sur-greffages des technologies de rajeunissement, des technologies d'éclaircis pour augmenter les rendements que je rappelle qui sont encore très faibles. "Aujourd'hui pour la mangue, les rendements au Sénégal tournent autour de 3 à 5 tonnes alors que dans la sous-région valablement on est vers un rendement qui peut tourner autour de 15 tonnes. 


Donc aujourd'hui c'est des technologies qu'on apporte pour augmenter ces rendements. Sur l'anacarde aussi aujourd'hui la noix d'anacarde en Casamance tourne autour de 250 kg à 300kg  par hectare alors que non loin delà, il y'a des pays qui sont à une 1,500 tonne, 1,800 kg. L'idée c'est développer des technologies qui permettent d'augmenter ces productivités. Et dans le cadre du projet Agropole l'objectif visé c'est augmenter les rendements de 40% ça c'est le premier levier. Le deuxième levier par rapport à relever ce défi de la matière première c'est justement de ouvrir augmenter les superficies emblavées et de moderniser nos versions. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'appui à l'installation d'environs 2500 hectares de manguiers et de 6000 hectares d'anacardiers. Et c'est dans cette optique aujourd'hui que nous sommes là, pour mettre à leur disposition du matériel végétal performant aux populations. Donc cette année c'est 1600 hectares pour le manguier qui permettent de pouvoir effectivement compléter les 900 hectares qui avaient été réalisées pour les deux premières années pour tomber à l'objectif de 100% par rapport à la mangue. Pour l'anacarde c'est un objectif de 6000 hectares pour les trois régions. L'année dernière on en a fait 1000 cette année on va faire 2500, ça fait 3500 qui nous permettraient effectivement d'avoir un pourcentage d'exécution qui avoisine les plus de 60%. Et certainement pour l'année prochaine de pouvoir atteindre l'objectif final".
     Alassane Diatta technicien des Eaux et Forêts de formation et sorti comme entrepreneur, pépiniériste privé installé dans la commune de Niamone dans le département de Bignona de préciser qu'il doit mettre à la disposition de ce projet 21.000 plants de manguiers et et 13.000 pieds d'anacardiers. Et d'appuyer que ces deux variétés constituent un bon profil, un élément essentiel dans la production agricole. Parce que ça permet de bouster le développement fruitier dans le département de Bignona et dans la région occupée par ce programme. Et cela va sérieusement bouster le développement dans la localité où opére le programme. Le manguier peut bien s'adapter malgré la coupe abusive à Sindian il reste encore des pieds. Ce n'est pas encore alarmant donc on peut sauver l'environnement à partir de la plantation de manguiers et d'anacardiers", a t-il rassuré.
     Un des bénéficiaires monsieur Djibril Diémé du village de Kourouck dans la commune de Sindian pense que 2024 est une année spéciale avec le nouveau regime qui a favorisé la plantation, pour combattre la désertification qui progresse. Il lance un appel à tous les jeunes de la région de Ziguinchor de faire autant. "Parce qu'au départ on avait pas cru aux relais qui allaient dans les villages. Mais voilà qu'aujourd'hui tout est là. C'est pourquoi je voudrais également demander aux autorités locales d'accompagner ces bénéficiaires pour une réussite totale. Planter c'est bien mais entretenir c'est mieux. Comment entretenir maintenant c'est la où les autorités doivent accompagner les bénéficiaires".

                 Ibrahima GOUDIABY