Depuis quelques temps, le monde du fer et de l’acier est à nouveau secoué par de vives tensions relativement à l’octroi de licences d’exportation de la ferraille. Ce problème avait gangréné pendant une longue période les relations entre l’Etat et les acteurs de ce secteur.
Au finish, après moult péripéties et délations dans les médias, nous constatons que le ministère du Commerce et de l’Industrie a octroyé une trentaine de licences d’exportation de la ferraille dont 25 reviennent à des étrangers, notamment des indiens. A noter que suivant les accords qui existaient entre l’Etat et les acteurs du secteur, seules trois (3) licences étaient octroyées à des sénégalais notamment le patronat du secteur de la ferraille.
Les acteurs du fer et de la ferraille au Sénégal ont toujours décrié leur situation très inconfortable due à une importation massive de fer à béton dont les circuits d’entrée et de commercialisation restent nébuleux, d’une délivrance outrancière d’exonérations et d’une exportation sauvage de la ferraille par des indiens détenteurs de licence.
Pour normaliser cette situation, il a fallu des années de discussion et d’efforts des acteurs du secteur, constitués par l’Etat du Sénégal, représenté par le Ministre du commerce d’antan, Abdou Karim Fofana, des industriels, du patronat du secteur de la ferraille et des exportateurs locaux. Pour parvenir à cette accalmie, trois (3) licences d’exportation avaient été accordées à des sénégalais. Au vu des différents accords et protocoles signés entre l’Etat et les acteurs, la mise en place de dépôts agréés, gérés par le patronat du secteur de la ferraille avaient été avalisés.
L’Etat s’était engagé, par ses services à venir en aide aux acteurs sénégalais du fer et de la ferraille, d’autant plus que, le patronat du secteur de la ferraille avait contracté des emprunts colossaux auprès des banques pour une mise en place effective de ces dépôts agréés.
La mise en circulation de cette trentaine de licences d’exportation de la ferraille, accordées surtout à des étrangers, replonge ce secteur dans une situation conflictuelle perpétuelle.