Le contentieux électoral de 2010 concernant la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) refait surface, suite à une recommandation du Ministre des Finances et du Budget, datée du 30 août 2024. Cette recommandation appelle à l’exécution de l’arrêt de la Cour Suprême sur ces élections, suscitant un besoin urgent de clarifications sur un dossier qui a profondément marqué les institutions consulaires.
Contexte et décisions prises
En 2010, des irrégularités dans les élections de la CCIAD avaient conduit à des annulations. Conformément aux dispositions prévues, de nouvelles élections auraient dû être convoquées dans un délai de trois mois, soit avant le 20 mars 2013. Toutefois, le Président de la République de l’époque a convoqué les parties impliquées le 6 avril 2013, entraînant la signature d’un consensus le 6 mai 2013. Ce protocole stipulait que le Président Lamine Niang continuerait son mandat et que les postes au sein des organes de la CCIAD seraient répartis paritairement entre les deux listes concurrentes.
Développements ultérieurs
Après le décès du Président Mamadou Lamine Niang en 2019, les élections pour désigner son successeur ont eu lieu le 27 novembre 2019. Abdoulaye Sow a été élu pour compléter le mandat du défunt Président et a été officiellement installé en décembre 2019. Cette élection, organisée conformément aux règles en vigueur, a conduit à l’établissement d’un nouveau Bureau de la CCIAD.
En parallèle, la loi 2017-15 du 6 février 2017, portant création de la nouvelle Chambre Nationale de Commerce, d’Industrie et de Services, a abrogé le décret régissant les CCIAD, mais a permis aux chambres existantes de continuer à fonctionner jusqu’à l’instauration des nouvelles assemblées. Cette loi complique davantage la réorganisation des élections selon les modalités de 2010.
Problèmes et perspectives
Reprendre les élections avec un fichier électoral datant de 2010 représente un défi considérable, en raison de l’évolution des données et des changements intervenus depuis cette période. De plus, la liste « And Défarat CCIAD » considère que le contentieux est désormais réglé et met en avant les réalisations de la CCIAD depuis 2019, notamment en termes de soutien au secteur privé et de renforcement des partenariats public-privé.
Controverse en cours
Une agitation récente par M. Birame Yaya Wane, prétendant représenter la liste « And Défarat CCIAD », a ravivé le débat. Il est important de noter que M. Wane, signataire du protocole de 2013, n’a pas la légitimité de parler au nom de la liste, selon ses membres actuels.
En conclusion, bien que le contentieux électoral de 2010 reste une affaire délicate, les développements récents et les interventions législatives semblent avoir apporté une résolution effective. La CCIAD continue d’évoluer et de jouer un rôle central dans le soutien aux entreprises et le partenariat avec l’État, malgré les défis hérités du passé.
PMF