« Il est bien de pardonner, d’oublier mais le pardon doit s’appuyer sur la justice il y’a un besoin de justice un besoin d’avoir une enquête impartiale »
A déclaré Ibrahima Seck du forum civil à Bignona, ce jeudi 12 Septembre 2024, lors d’un atelier de jeunes d’obédiences politiques. C’est à l’actif du forum civil en collaboration avec Open Society Foundations, un atelier de restitution du rapport de l’activité d’échanges sur la lutte contre l’impunité lors des violences politiques au Sénégal. Pour lui, il faut impérativement cette structure de gestion des victimes des violences politiques qui peut également faire le recensement exhaustif de l’ensemble des victimes des violences politiques de 2021 à 2024. « L’autre aspect également je pense que le maire l’a dit et je l’ai entendu de la bouche de quelqu’un qu’il faut qu’il y’ai une justice. Autrement dit il est bien de pardonner, d’oublier mais le pardon doit s’appuyer sur la justice. Et quand on dit il y’a un besoin de justice c’est qu’il y’a un besoin d’avoir une enquête impartiale. Une enquête autonome, indépendante, de situer les responsabilités des différentes tortures qu’on nous a signalées, des meurtres qu’on a connus au niveau de Bignona et d’autres formes de violences que les populations ont eu à subir au niveau de Bignona mais également au niveau d’autres localités du Sénégal », a indiqué Birahim Seck du forum civil.
Selon lui, il y’a également un besoin le plus rapidement possible, qu’il y’ai un suivi. « Parmi les victimes y’en a certains qui ont besoin d’un suivi psychiatrique réel, donc le suivi ne peut pas attendre. Donc ce sont les différentes recommandations qui ont été formulées par les différents participants et qu’on a voulu également juste être leur porte-voix, pour que les nouvelles autorités puissent prendre les mesures idoines le plus rapidement possible. Donc cette activité qu’on a déroulée au niveau de Bignona, qu’on va essayer de l’étendre dans d’autres localités du Sénégal pour partager les discussions, les constats également les recommandations qui ont été formulées par les participants à Saly, à Dakar et dans d’autres localités ».
Il conclut : »On a tenu une rencontre nationale avec des participants qui viennent de différentes localités, aujourd’hui c’était une restitution territoriale au niveau de Bignona. Parce que les participants de Bignona avaient demandé pour abriter la première rencontre mais également l’ouverture du maire qui a accepté de venir présider la rencontre. Donc ces deux éléments concordants nous ont poussés à venir à Bignona pour faire la première présentation des recommandations issues de l’atelier de Saly sur les violences politiques au niveau du Sénégal. Maintenant nous comptons le faire dans d’autres localités, nous sommes en discussions avec d’autres responsables de comités qui suivent également les victimes pour essayer de faire la même activité dans leurs localités. Notre démarche c’est de fournir aux victimes les éléments juridiques à pouvoir mener le combat dans les règles de l’art. Dans la salle derrière moi quand-même à les écouter vous comprendrez qu’ils ont une bonne maîtrise de la problématique et c’est ça le rôle du forum civil. Accompagner les victimes à pouvoir défendre leurs droits. Egalement à pouvoir interpeller de façon objective les nouvelles autorités »
Bakary Diatta maire de la commune de Bignona de saluer la tenue de cette activité du forum civil à Bignona. Et de plaider pour que justice soit faite par rapport à ces violences vécues. « C’est le lieu de saluer le forum civil qui a de tous les temps démontré son inquiétude pour la prise en charges des inquiétudes des populations. Aujourd’hui il est à Bignona à travers le coordonnateur national Ibrahima Seck, qui bien voulu venir accompagner les victimes de Bignona. Et échanger avec elles sur cette question d’impunité. Nous saluons à sa juste valeur cette activité qui réunit pratiquement toutes les victimes. Il y’en a parmi elles des détenus, des blessés, sauf les morts qui ne sont pas là. Les familles sont là entrain de vivre cette douleur et il est important de parler de ces violences que nous avons vécues afin que les autorités puissent également prendre leurs responsabilités. Et des décisions idoines quant à la reddition des comptes », a t-il dit.
Il accentue: »Il faudrait que justice soit faite par rapport à ces violences que nous avons vécues. Les gens ont parlé d’une loi d’amnistie. Nous sommes contre et nous demandons à l’Etat du Sénégal de revenir sur cette loi afin que justice soit faite. C’est vrai c’est bien de pardonner mais il faut d’abord connaître la vérité avant de devoir pardonner. C’est pour cette raison que l’état du Sénégal prenne ses responsabilités sur la base des rapports qui lui seront présentés, à travers les différents ateliers organisés par le forum où il y’a une liberté de paroles », a t-il martelé avant d’embrayer que les gens se sont exprimés, ont montré tout ce qu’ils ont vécu pendant ces moments difficiles que le Sénégal a vécus. « Mais également restituer tout cela au niveau de l’état, pour que le gouvernement puisse prendre ses responsabilités afin que justice soit faite. Parce que les populations ne peuvent pas vivre cette douleur et après devoir oublier comme si de rien n’était », a t-il fini.
Ibrahima GOUDIABY