Le rouleau compresseur de la machine judiciaire est lancée. Après la mise en place du pôle financier composé de 27 magistrats. Installé mardi dernier, le Pool judiciaire financier (PJF) a transmis ses premiers dossiers à la Division des investigations criminelles (DIC). Ces dossiers, au nombre de cinq, concernent des hommes d’affaires et d’anciens dignitaires de l’ancien régime. Une traque qui occupe déjà la Une des journaux et les débats dans les grand places. Ancien directeur de la LONASE et ministre de Sports, Lat Diop est convoqué demain 21 septembre devant les enquêteurs de la Division des Investigations Criminelles (DIC). Un face à face jugé certes normal pour un pays qui milite pour la transparence et la bonne gouvernance.
Quoi de plus normal si on sait que la reddition des comptes n’est pas un épouvantail, mais un processus normal et nécessaire de bonne gouvernance. Un processus qui implique une vérification systématique de l’utilisation des deniers publics, une pratique qui devrait être routinière plutôt qu’exceptionnelle.
Face aux craintes de « chasse aux sorcières, la négociation doit être privilégiée dans un premier temps. Si les personnes concernées sont de bonne foi et prêtes à collaborer, on peut envisager des remboursements ou des arrangements. Néanmoins il faut pas écarté la possibilité de poursuites judiciaires en cas de mauvaise volonté manifeste ou de malversations graves. Par crainte d’une justice à double vitesse, le reddition des comptes ne doit pas pas être assimilée à un règlement de comptes ou une manipulation de la Justice, d’autant que les rapports ont été publiés depuis longtemps. Pourquoi attendre alors tout ce temps. En outre, la reddition des comptes ne doit pas seulement se limiter aux dignitaires du régime sortant mais c’est l’occasion aussi pour le nouveau gouvernement de faire la lumière sur le dossier de l’ONAS, de l’ASER et tant d’autres dossiers qui font débat sur la place publique ces derniers temps…
Cheikh Ibrahima Diagne