La campagne électorale pour les législatives de 2024 a officiellement débuté ce dimanche, et le climat politique s’est immédiatement intensifié avec l’annonce retentissante de Mamadou Ndiaye. Ce membre influent du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a décidé de claquer la porte, révélant ainsi les tensions internes grandissantes au sein de cette formation politique historique qui peine à maintenir sa cohésion* .
Ancien secrétaire général de la fédération urbaine et commissaire politique pour Pikine, Ndiaye justifie son départ par des divergences irréconciliables avec la direction actuelle du PDS. Dans une déclaration à la presse, il n’a pas mâché ses mots, dénonçant une « trahison » de l’engagement du parti envers la coalition Diomaye Président, qu’il avait soutenue avec ardeur lors des dernières élections. « En tant qu’hommes de principe, nous ne pouvons pas nous détourner de notre président », a-t-il martelé, résonnant avec les frustrations partagées par d’autres membres du parti.
En parallèle, il a dévoilé la création d’un nouveau mouvement politique, baptisé Diomaye 111, avec l’ambition de conquérir une majorité à l’Assemblée nationale. Ce nouveau groupe vise à obtenir au minimum 111 sièges, se positionnant en alternative aux formations existantes. « Notre projet est à la fois ambitieux et réalisable. Nous voulons défendre les aspirations du peuple sénégalais », a-t-il affirmé, présentant une vision audacieuse pour l’avenir politique du pays.
Lors de cet événement, Doudou Gnagna Diop, président du conseil d’administration de la SAPCO, parrain du mouvement Diomaye 111 et ami de Mamadou Ndiaye depuis une vingtaine d’années, a également pris la parole. Il a mis en lumière le potentiel du tourisme religieux au Sénégal, soulignant que des villes comme Tivaouane et Touba ne sont pas seulement des sites de pèlerinage, mais également des sources de développement économique pour les communautés locales. « Valoriser nos sites de pèlerinage pourrait générer des retombées significatives pour les populations », a-t-il plaidé, insistant sur la nécessité d’une approche inclusive.
Ce contexte politique en pleine mutation pose un défi de taille pour le PDS : comment répondre aux attentes d’un électorat en quête de renouveau tout en gérant une direction dont la légitimité s’effrite ? La démission de Mamadou Ndiaye et la formation de Diomaye 111 pourraient bien marquer un tournant crucial pour le PDS et redéfinir le paysage politique sénégalais, réorganisant alliances et stratégies électorales.
À l’approche des élections, les choix des électeurs auront des conséquences majeures pour l’avenir politique du Sénégal. Les jours qui viennent s’annoncent déterminants, et les candidats devront se montrer à la hauteur des attentes d’une population avide de changements concrets et durables.
Anta Fofana Konaté (Correspondante)