Le forum économique et commercial Sénégal-Gambie a marqué une rupture notable dans les relations bilatérales entre les deux pays. Contrairement aux précédentes rencontres souvent teintées de connotations politiques, cette édition a été saluée par le secteur privé, en particulier par Amadou Seck, président de l’Union des Prestataires Industriels et Commerçants du Sénégal (UPIC) et membre du Comité National du Patronat (CNP).
Amadou Seck n’a pas tari d’éloges envers le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, son homologue gambien, et l’ensemble des structures ayant contribué au succès de ce forum. Pour lui, ce rendez-vous économique marque une « grande rupture » dans la manière dont sont désormais menées les relations économiques entre les deux pays.
« C’est une première que le secteur privé magnifie et félicite les autorités. Nous avons eu l’opportunité de parapher plusieurs accords avec nos partenaires gambiens, des accords porteurs de bénéfices pour nos deux pays. Plusieurs points stratégiques ont également été relevés et transmis à nos dirigeants, accompagnés de projets de développement commun », a-t-il souligné.
L’importance de ce forum réside dans sa capacité à renforcer les relations économiques entre le Sénégal et la Gambie, deux nations voisines aux économies complémentaires. Selon Amadou Seck, les échanges commerciaux entre les deux pays étaient estimés à environ 92 milliards de FCFA en 2011, pour atteindre 117 milliards de FCFA en 2023.
Toutefois, cette progression demeure insuffisante au regard des opportunités et du potentiel existants. « En 22 ans, les chiffres n’ont pas beaucoup évolué. D’où l’importance de ce forum pour dynamiser ces échanges et les porter à un niveau à la hauteur des ambitions de nos deux peuples », a-t-il affirmé.
Le forum a permis d’aborder des projets communs et des enjeux stratégiques dans des secteurs tels que l’agro-industrie, les infrastructures, et le commerce transfrontalier. Amadou Seck, qui exerce également en Gambie dans le cadre de son entreprise agroalimentaire depuis plus de dix ans, considère les deux pays comme un seul marché qu’il est impératif de développer de manière harmonieuse.
« La Gambie est également mon pays, car j’y travaille depuis plus d’une décennie. Ce forum représente une opportunité unique pour bâtir une véritable synergie entre nos économies », a-t-il déclaré, appelant à une collaboration renforcée entre les acteurs privés et les autorités des deux côtés de la frontière.
Avec ce forum, le Sénégal et la Gambie semblent amorcer une dynamique nouvelle, marquée par une implication accrue du secteur privé dans les décisions économiques et un dialogue direct avec les autorités. Amadou Seck voit dans cette approche une chance de transformer les relations économiques en un véritable levier de croissance pour les deux pays.
En conclusion, ce forum économique et commercial Sénégal-Gambie n’est pas seulement un événement ponctuel, mais bien un tournant dans la manière de concevoir les relations économiques entre les deux pays. Il ouvre la voie à une coopération plus pragmatique, plus équilibrée, et surtout plus bénéfique pour les populations des deux nations.
Modou Ndiaye