DE 21-24: Des ex-détenus à Koalack expriment leurs inquiétudes

Les événements politiques de mars 2023, marqués par des émeutes et des arrestations massives de jeunes, de femmes et de responsables politiques, restent gravés dans les mémoires des Sénégalais. À l’époque, Kaolack avait aussi enregistré plusieurs détenus politiques, tous incarcérés pour avoir défendu la cause démocratique. Parmi ces figures emblématiques, on retrouve Diokéle Gadiaga de Takhawou Sénégal, Pape Simakha du collectif Aar Sunu Projet, Pape Gadiaga de Pastef, Ndéye Fatou Niang de la coalition And Jef, et bien d’autres militants et activistes qui ont risqué leur liberté pour lutter contre ce qu’ils qualifiaient d’injustice politique.

Ces hommes et femmes, dont certains jeunes, ont été incarcérés pendant des mois à la Maison d’Arrêt et de Correction, vivant des moments difficiles et douloureux. Leur incarcération était le fruit de leur engagement pour le renforcement de la démocratie au Sénégal. En 2024, après des mois de lutte et d’emprisonnement, ces militants ont retrouvé leur liberté, mais laissent derrière eux des cicatrices profondes.

Lors des événements de mars 2023, plus de 80 personnes, parmi lesquelles des jeunes, des femmes, et des innocents, ont perdu la vie dans les manifestations réclamant la libération du leader de Pastef, Ousmane Sonko, et d’autres figures politiques. Cet épisode a profondément marqué le paysage politique du Sénégal, qui a par la suite connu des victoires électorales importantes, notamment lors de la présidentielle de mars 2024 et des législatives de novembre 2024, où la coalition Diomaye Président a raflé des sièges cruciaux.

Suite à ces événements, et dans un élan de reconnaissance, le gouvernement a annoncé un dédommagement pour les victimes et les ex-détenus politiques, comme une manière de réparer les torts infligés durant cette période sombre. Cependant, une controverse est née au sein de l’opinion publique, notamment parmi les ex-détenus politiques de Kaolack. Des rumeurs persistent concernant une distribution inégale de ces fonds, certains ex-détenus ayant été favorisés par rapport à d’autres.

Pape Simakha, président du collectif Aar Sunu Projet, et Diokéle Gadiaga, responsable politique de Takhawou Sénégal, ont dénoncé publiquement cette injustice. En témoignant avec des preuves matérielles, notamment lors de son élargissement de prison, Pape Simakha a attiré l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation alarmante des ex-détenus politiques de Kaolack, laissés pour compte dans le processus de dédommagement.

Les ex-détenus de Kaolack réclament justice et exigent que le président de la République, le Premier ministre et les ministres compétents corrigent cette situation dans les plus brefs délais. La question de l’équité dans le dédommagement des victimes et ex-détenus politiques est devenue un sujet majeur de débat au sein de la population.

Ce combat pour la reconnaissance des sacrifices endurés par ces militants démontre une fois de plus la profondeur des blessures laissées par les événements politiques de mars 2023 et la nécessité de réparer les injustices subies par ces héros de la démocratie sénégalaise.