Après trois jours de retraite, la Direction Générale de AIBD SA, les délégués et les partenaires sociaux de la plateforme aéroportuaire ont tenu, ce 1er mars 2025, une conférence de presse au cours de laquelle il a été annoncé la mise en place, dès ce 3 mars, d’un comité ad hoc. Celui-ci aura pour mission d’élaborer, dans les plus brefs délais, un plan social « devenu inéluctable » afin de préserver l’outil de travail.
Dans une dynamique constructive, la Direction Générale de AIBD SA et les partenaires sociaux de la plateforme aéroportuaire s’engagent ensemble à accompagner les orientations stratégiques des hautes autorités de la République.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec les partenaires sociaux, le Directeur Général de AIBD SA, M. Cheikh Mamadou Abiboulaye DIEYE, tout en réaffirmant son engagement à positionner l’entreprise sur une trajectoire d’excellence, a mis le curseur sur l’urgence d’un plan de rationalisation des effectifs en vue de favoriser une gestion optimale sur les plans organisationnel et financier.
Un comité ad hoc pour un plan social urgent
L’audit organisationnel et des effectifs a révélé des recrutements massifs entre 2022 et 2024 et des décisions peu heureuses qui ont précipité AIBD SA dans une situation préoccupante. De 275 agents après la fusion avec l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS), en 2021, AIBD SA est passée à 938 agents entre 2022 et 2024, créant un déséquilibre financier alarmant. Selon M. Cheikh Mamadou Abiboulaye DIEYE, cette situation de référence en dit long sur la mauvaise gouvernance héritée : « En 2024, AIBD SA a généré 7 milliards de ressources pour 23 milliards de charges. La Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA) a été mise en gage pour payer des dettes, et l’État doit combler le déficit. Ce n’est plus possible.AIBD SA ne doit pas être un fardeau pour l’État. L’insoutenable masse salariale, le déficit structurel et les dysfonctionnements entravent les projets de développement. Il serait imprudent et irresponsable de continuer dans cette voie périlleuse, surtout dans un secteur aussi stratégique que les transports aériens ».
Les partenaires sociaux favorables au « plan de sauvetage »
Présents à cette conférence de presse, les partenaires sociaux (Président de L’Intersyndicale, SPAS, SYNATRACS, SYTAC, SYNPAAS, SUDTRAS), après trois jours de retraite et d’exploration des difficultés de l’outil de travail, en sont arrivés à cette conclusion : AIBD SA est en « détresse financière ». Et il faut « sauver l’outil de travail ». Ils se disent parfaitement conscients de la gravité de la situation etmanifestent leur engagement à accompagner le « plan de sauvetage, de restructuration et de développement » décliné par l’État du Sénégal, en cohérence avec le référentiel « Sénégal 2050 ». Pour autant, les partenaires sociaux « ne renoncent nullement à leur vocation de force revendicative de l’entreprise ». Ils ont réitéré leur attachement à la pérennisation de l’outil de travail et à la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs.