Me Moussa Bocar Thiam et les alliés de Farba Ngom, Tahirou Sarr, ont fait face à la presse ce vendredi pour s’exprimer sur cette affaire qui défraie. Lors de sa prise de parole, l’ancien ministre de la communication sous Macky Sall a dénoncé « une commande politique » du Premier ministre sur un homme d’affaires qui n’a jamais été impliqué dans la gestion des fonds publics ni occupé un poste de responsabilité allant dans ce sens.
Il a indiqué que ce dossier n’est qu’une exécution de l’envie du Premier ministre de liquider un adversaire politique et que Tahirou Sarr n’est qu’une victime utilisée pour atteindre Farba. « Après avoir fouillé de fond en comble tous les comptes de Farba Ngom sans rien trouver de louche, ni aucune trace qui lie Farba à l’Etat du Sénégal, car ce sont des comptes privés, ils ne contiennent aucun franc de l’Etat, ils se sont rabattus sur les transactions financières que Farba a eu à effectuer avec des autorités ou des personnes occupant certaines fonctions qui ont des relations foncières avec l’Etat. Tahirou Sarr n’est qu’une victime. Ils n’ont pas besoin de lui, leur cible, c’est Farba Ngom. Mais c’était la seule issue pour eux afin de pouvoir créer une relation entre le trésor public et Farba Ngom. Pour arriver à leur fin, ils ont impliqué le Centif », a déclaré Me Moussa Bocar Thiam.
Me Moussa Bocar Thiam de préciser : « la Centif, ce n’est pas un juge, ce ne sont pas des experts, la Centif est composée de six fonctionnaires dirigés par un fonctionnaire qui travaille au ministère des Finances. Son rôle, c’est de constater. Rien qu’en 2024, la Centif a reçu plus de 16 millions de déclarations de transactions. Et 95 % des dossiers qui ont atterri à la Centif sont toujours classés sans suite. Parce que ce n’est pas une procédure judiciaire ».
« Pour accuser Farba Ngom », a indiqué Me Boca Thiam, « ils se sont rabattus sur Tahirou Sarr. Comment deux personnes illettrées (qui n’ont pas fait l’école) peuvent réussir à duper de hauts fonctionnaires et magistrats bien calés, jusqu’à soutirer 125 milliards de FCFA, aussi facilement ? C’est ridicule, aucune personne saine d’esprit ne peut l’accepter. Il n’y a rien dans ce dossier. Comme ils ne peuvent pas poursuivre Farba pour blanchiment d’argent, ils le poursuivent pour complicité de détournement de denier public. Tout cela a pour seul but, envoyer Farba en prison. C’est la raison pour laquelle ils ont donné une somme aussi importante de 125 milliards ».
L’ancien ministre a laissé entendre que le montant de 125 milliards n’a pas été choisi pour rien, parce que pour ce qui est du délit de détournement de denier public, la loi est claire dessus. « Si tu n’es pas en mesure de le payer ou garantir dans l’immédiat le montant pour lequel tu es poursuivi, tu iras en prison. C’est pourquoi ils ont visé une si forte somme. Mais la loi aussi en son article 140 du code de procédure pénale stipule que si on t’accuse de détournement de denier public, tu as la possibilité de contester devant le juge les accusations et fournir des preuves. Ou bien payer dans l’immédiat le montant en question en attendant que l’enquête se poursuit une fois l’enquête terminée si tu es innocent on te rembourse si tu es coupable, ils prennent l’argent. Si tu es accusé de détournement de denier public, tu es obligé de donner une caution ».
Il a fustigé la décision du juge d’envoyer Farba Ngom et Tahirou Sarr en prison bien qu’ils aient proposé des cautions. « Le fait que Farba ait proposé des biens immobiliers, c’est dans l’ordre de la procédure, c’est la loi qui le dit. Cela ne signifie pas que Farba Ngom a accepté les accusations qui pèsent sur lui. Et bien qu’il ait apporté ces garanties, le juge lui a quand même envoyé en prison et cela n’est pas normale. Nous sommes dans un Etat de droit et même un voleur à des droits. Tant que tu es présumé innocent, tu as des droits et ces droits doivent être préservés. Mais il faut savoir que la roue tourne, aujourd’hui, ce sont eux demain quelqu’un d’autre sera à leur place donc c’est mieux de faire les choses convenablement et mettre de côté l’acharnement intitule.
« Ce dossier sera sans suite, j’ai l’intime conviction, parce qu’ils n’ont rien fait », a soutenu Me Bocar Thiam.