Lors d’une conférence de presse de deux heures, le député Thierno Alassane Sall (TAS) s’est exprimé avec une rare franchise, revenant sur ses combats menés au sommet de l’État. Pour appuyer ses propos, il n’a pas hésité à faire appel à des témoins de premier plan tels que Mary Teuw Niane ou encore Youssou Ndour.
Profitant d’une sortie d’Ousmane Sonko, qu’il considère comme une opportunité idéale pour se dévoiler davantage aux Sénégalais, TAS a mis en lumière les limites du gouvernement dans la prise en charge des véritables préoccupations des citoyens. Il a notamment pointé du doigt les difficultés persistantes dans les secteurs du BTP, de la pêche, de la sécurité, de la santé et de l’éducation.
Selon lui, les séances de « questions au gouvernement » devraient permettre au Premier ministre d’exposer ses stratégies pour résoudre ces problèmes. Pourtant, ces échanges se transforment trop souvent, selon TAS, en tribunes destinées à attaquer l’opposition, sous les applaudissements d’une majorité parlementaire totalement acquise à sa cause.
Il a également interpellé le Premier ministre en le confrontant à ses contradictions : « On ne peut se réclamer de Cheikh Anta Diop et, en même temps, citer Idi Amin Dada, surtout dans un contexte aussi grave. » Il a pointé certaines déclarations jugées préoccupantes, telles que : « La liberté d’expression est garantie, mais nous ne pouvons garantir la liberté après l’expression » ou encore « Mon parti ne fait pas d’insultes, mais retrousse les manches pour te botter ». Des propos qui, selon TAS, interrogent profondément sur la conception républicaine défendue par l’actuel chef du gouvernement. Il rappelle qu’un Premier ministre ne devrait pas être partisan, et que dans une République, les offenses et différends doivent être réglés devant les tribunaux, et non sur la place publique.
En abordant la question des hydrocarbures, Thierno Alassane Sall a détaillé ses positions passées, affirmant qu’elles étaient uniquement guidées par les intérêts stratégiques du Sénégal. Il a relaté plusieurs faits marquants, témoins à l’appui : « Je déteste l’autoglorification, mais je suis le seul ministre de l’Énergie à avoir retiré quatre permis pétroliers des mains de spéculateurs, dont Frank Timis. Ce permis fut par la suite attribué à Total », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé avoir initié la procédure visant à récupérer les 30 % que détenait Frank Timis sur le projet GTA, une démarche finalement restée inachevée. C’est d’ailleurs cette opposition à l’approbation de la transaction entre BP et Timis, sur ces fameux 30 %, qui a provoqué sa démission, la signature du CRPP a Total n’étant que subsidiaire. Il invite aujourd’hui les nouvelles autorités à poursuivre cette voie avec rigueur, au lieu de colporter des contrevérités à l’encontre de ceux qui ont œuvré, avec intégrité, pour la défense des intérêts du Sénégal.