DOSSIERS JUDICIAIRES, DIALOGUE NATIONAL, MISE EN ACCUSATION DE MACKY… : La coalition « DJONE » sans détour 

À quelques semaines de l’ouverture du dialogue national prévue le 28 mai, la coalition DJONE (Démocrates Justes et Ouverts pour une Nation de l’Éthique) hausse le ton et clarifie ses positions sur les grands dossiers politico-judiciaires qui agitent l’actualité nationale. Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion du bureau politique du 20 avril, la formation politique salue les avancées en matière de transparence judiciaire tout en appelant à davantage d’équité et de respect des libertés individuelles.

La coalition s’est d’abord félicitée de la récente prise de parole publique de trois procureurs, y voyant un “signe d’une justice qui se veut lisible et responsable”. Un geste fort, selon DJONE, dans un contexte où la confiance dans les institutions judiciaires est mise à rude épreuve. Mais cette reconnaissance ne saurait occulter les principes fondamentaux qui doivent gouverner l’action judiciaire : “Le respect strict de la présomption d’innocence reste pour nous un pilier inaliénable”, rappelle le coordonnateur national Mohamed Moustapha Diagne.

Sur le terrain judiciaire, la coalition salue également le recours accru au cautionnement en lieu et place des incarcérations préventives. Une orientation qui, selon le communiqué, “recoupe les recommandations formulées par DJONE lors de son point de presse du 5 avril à Dakar”. À ce titre, la coalition appelle le parquet à faire preuve de souplesse, notamment dans le traitement de dossiers sensibles comme celui de Lat Diop, encore détenu, ou de citoyens comme Khadim Ba, Tahirou Sarr, Samuel Sarr et Farba Ngom, pour lesquels des propositions de caution ont été formulées.

Autre point d’inquiétude : les arrestations de journalistes et chroniqueurs. DJONE réclame un moratoire sur ce qu’elle qualifie “d’incarcérations systématiques et infondées” et propose des alternatives comme les amendes ou les travaux d’intérêt général. “Les emprisonnements excessifs nuisent à l’image de notre démocratie”, avertit le communiqué, dans un appel clair au respect des voix critiques.

Dans la perspective du dialogue national, la coalition insiste sur l’importance d’un climat politique apaisé. Pour cela, elle enjoint le régime à “mettre fin à la traque contre les opposants et aux tentatives de musellement des voix discordantes”. L’inclusivité et la sincérité du dialogue national sont, selon DJONE, des conditions sine qua non pour sa réussite.

La coalition appelle aussi les parlementaires à la responsabilité dans le traitement des demandes de levée d’immunité parlementaire, dénonçant la “majorité absolue artificielle” de PASTEF issue d’un “mode de scrutin inéquitable”. Une pique à l’endroit du parti au pouvoir, que DJONE accuse de dérives institutionnelles.

Enfin, la coalition critique fermement la proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, jugée “politicienne et contre-productive”. Elle voit dans cette démarche une tentative de discréditer un homme d’État ayant contribué à l’essor du Sénégal.

Concernant la loi interprétative récemment rejetée par le Conseil constitutionnel, DJONE y voit un “désaveu cinglant” pour la majorité parlementaire. Le parti demande au régime en place d’en tirer toutes les conséquences et de respecter son engagement d’abroger totalement la loi d’amnistie.

PMF