Dans un contexte politique sénégalais en pleine mutation, Madana Kane, tête de liste de la Coalition « Dundu », a exprimé son indignation face aux alliances inattendues au sein de l’opposition, suite à la publication de la liste provisoire des participants aux élections législatives du 17 novembre 2024.
« La seule constance que je trouve à l’intercoalition de l’opposition reste le « mbourou ak soow » de Macky Sall et Idrissa Seck », résumant les incongruités notées autour des nouvelles alliances politiques », a déclaré le leader de Dundu qui souligne le paradoxe qui se dessine : « des figures jadis considérées comme des adversaires acharnés, telles que le maire Barthélémy Dias, Bougane Gueye, Thierno Bocoum, Anta Babacar Ngom, et Pape Djibril Fall, se retrouvent aujourd’hui unis au sein de cette intercoalition ».
« Ces personnalités, qui se sont opposées avec virulence au régime de Macky Sall, semblent avoir mis de côté leurs différends passés pour former un front commun. Thierno Bocoum, ancien membre du REWMI, avec sa propre formation politique, AGIR, décide de rejoindre cette nouvelle dynamique dont certains composants ont été ses cibles à abattre », a-t-il indiqué.
Madana Kane d’ajouter: « Anta Babacar Ngom, qui avait fait ses preuves lors de la dernière élection présidentielle, a également fait le choix de s’allier avec des figures qu’elle combattait auparavant, suscitant des interrogations sur la cohérence de sa démarche. De même, la réconciliation entre Macky Sall et Karim Wade, autrefois ennemis jurés, témoigne d’une évolution inattendue des rapports de force politiques ».
L’ancien directeur général de la banque islamique du Sénégal ( BIS ), en déplacement dans le Dandé Maayo, dans le département de Matam, pour s’enquérir de la situation des sinistrés des inondations, n’a pas caché sa profonde déception face à cette situation, en particulier concernant la jeunesse politique représentée par Bougane et Anta Babacar Ngom. Il a déploré que cette nouvelle génération aurait dû incarner une rupture avec les anciennes pratiques, choisisse de s’allier avec ses anciens adversaires. Selon lui, la logique du « Geum sa Bopp », qui prône une autonomie politique et un renouvellement des idées, « aurait dû prévaloir sur ces alliances calculées ».
Et si les Sénégalais voulaient Dundu ou Survivre par les idées ?
Dans ce contexte où les enjeux électoraux se complexifient, la question de la crédibilité de ces alliances se pose. Avec des leaders qui naviguent entre adversité et collaboration, les électeurs pourraient se retrouver dans une situation confuse, ne sachant plus à qui faire confiance. La tête de liste nationale de la Coalition Dundu Lenen appelle ainsi à une réflexion profonde sur l’avenir de la politique sénégalaise et sur le rôle que la jeunesse devrait jouer dans ce paysage en mutation.
Il reste à voir comment ces nouvelles alliances affecteront le paysage politique lors des prochaines élections, et la Coalition Dundu avec ses percées fulgurantes, parviendra-t-elle à se démarquer dans un contexte où les lignes semblent de plus en plus floues.
A.Saleh