Bougane tiens un discours de «coups-francs» contre Sonko face aux urgences du pays !

Le paysage politique sénégalais connaît actuellement des tensions pré électorales distinctes entre les leaders politiques, notamment Ousmane Sonko et Bougane Gueye Dany. Après une série d’annonces et de différés stratégiques, le face-à-face entre ces deux figures publiques s’est finalement concrétisé par une réplique incisive de Bougane, leader de la coalition « Geum Sa Bopp, les Jambaars », et membre de la coalition « Samm Sa Kaddu ». Son message aux Sénégalais se veut clair : donner la majorité à l’Assemblée nationale pour éviter une impasse politique et économique.

Dans son discours, Bougane a mis en lumière des enjeux de fond sur la gestion des finances publiques et des priorités nationales. En réponse à la récente demande de fonds pour financer la campagne électorale de Sonko, Bougane a rappelé les urgences non résolues qui frappent de nombreuses localités du Sénégal, notamment Touba et Kaolack, récemment touchées par de graves inondations. Il critique ainsi l’absence d’activation du plan ORSEC, habituellement destiné à faire face à ce genre de crise. Selon Bougane, les habitants de Touba n’ont vu de répit que grâce aux 200 millions de francs CFA offerts par Serigne Mountakha, le guide religieux mouride, pour alléger leurs souffrances.

Dans un contexte où le pays est aussi en proie à une crise migratoire tragique, Bougane a dénoncé ce qu’il qualifie de priorités mal définies. Il reproche notamment à Sonko de n’avoir pas soutenu financièrement les familles des victimes de cette crise, alors même qu’il lance un appel aux dons pour ses propres ambitions électorales. « Les Sénégalais sont fatigués », a-t-il martelé, soulignant l’exaspération croissante des étudiants qui réclament leurs bourses et des syndicats en lutte pour leurs droits fondamentaux.

Sur le plan économique, Bougane a pointé du doigt les relations entre le Sénégal et le Fonds Monétaire International (FMI). Selon lui, le FMI a recommandé une réduction des dépenses et un ajustement de la mobilisation des ressources, notamment par le retrait des subventions dans le secteur de l’énergie, ce qui pourrait impacter directement le pouvoir d’achat des ménages par la hausse des tarifs de l’électricité et du carburant. Bougane accuse Sonko de n’avoir pas pris la responsabilité de communiquer aux Sénégalais ces réalités difficiles, notamment le risque d’augmentation du déficit budgétaire à plus de 10 % s’il n’y a pas de redressement économique rapide.

Enfin, Bougane s’est également inquiété de l’alourdissement de la dette contractée auprès des banques locales, ce qui, selon lui, constitue une menace à la souveraineté financière du pays.

Ce discours, certes virulent, s’inscrit dans une volonté de Bougane de sensibiliser les Sénégalais aux choix cruciaux auxquels le pays est confronté. Alors que les élections approchent, son appel à une gouvernance plus transparente et à une redistribution équitable des ressources publiques pourrait bien résonner auprès d’une population en quête de changement tangible.