Le Sénégal a ouvert, ce jeudi, la première édition de son forum national sur les technologies propres, un événement clé pour promouvoir l’innovation en matière de solutions écologiques dans le pays. Organisé par la Direction de la Réglementation Environnementale et du Contrôle (DIREC), en partenariat avec l’Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), cet événement se tient sous le thème : « Écosystème des start-ups de technologies propres : un carrefour de croissance verte et un creuset d’emplois massifs ».
Ce forum, qui réunit acteurs publics, privés et de la société civile, a pour objectif d’explorer les opportunités offertes par les technologies propres pour soutenir la croissance économique, la création d’emplois et la lutte contre les changements climatiques. Le projet CleanTech Sénégal, mis en place dans le cadre du Programme Mondial d’Innovation dans les Technologies Propres (GCIP), est au cœur de cette initiative. Il ambitionne de transformer le secteur des technologies propres en un moteur de développement durable, en soutenant particulièrement les petites et moyennes entreprises (PME) et les start-ups locales.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Monsieur Fodé Fall, Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement, a souligné l’importance cruciale de la transition vers un développement sobre en carbone. Il a rappelé les conclusions alarmantes du rapport national sur le climat et le développement, selon lesquelles les pertes économiques dues aux changements climatiques pourraient atteindre jusqu’à 9,4 % du PIB du Sénégal d’ici 2050, menaçant ainsi les acquis en matière de développement social et économique.
« Le changement climatique est l’un des plus grands défis auxquels notre pays est confronté. C’est pourquoi il est impératif que nous agissions rapidement pour développer des solutions durables, notamment à travers les technologies propres, afin de renforcer notre résilience face aux effets du climat », a déclaré M. Fall.
Les technologies propres, selon M. Fall, représentent une opportunité pour le Sénégal de transformer les défis climatiques en opportunités économiques. Le marché mondial des technologies vertes, évalué à 1 500 milliards de dollars en 2020, pourrait atteindre 9 500 milliards de dollars d’ici 2030, et il est essentiel que le Sénégal s’engage pleinement dans cette dynamique pour ne pas rater le train de la croissance verte.
La stratégie du projet CleanTech est de promouvoir l’innovation dans des secteurs clés comme l’énergie renouvelable, la gestion des déchets, l’agriculture durable et la gestion des ressources en eau. M. Fall a insisté sur le rôle des entreprises locales, particulièrement les PME et start-ups, pour adopter des solutions innovantes et adaptées aux réalités sénégalaises.
Le Sénégal bénéficie d’un cadre de référence solide pour soutenir cette transition, notamment le Plan d’Action Décennal sur les Modes de Production et de Consommation Durables, ainsi que la Contribution Déterminée au Niveau National (CDN), qui guide la politique climatique du pays. Ces documents stratégiques visent à orienter les actions vers un modèle économique durable et résilient aux effets du changement climatique.
Un autre objectif clé du projet CleanTech est de soutenir les jeunes et les femmes entrepreneures, souvent les plus vulnérables face au chômage et au sous-emploi. En facilitant leur accès à des formations, des financements et un accompagnement adapté, le programme vise à faire émerger une nouvelle génération d’éco-entrepreneurs, capables de contribuer activement à la croissance verte du pays.
M. Baba Dramé, Directeur de la Réglementation Environnementale et du Contrôle (DIREC), a rappelé que ce forum représente une occasion unique de rassembler tous les acteurs concernés pour réfléchir aux meilleures stratégies pour favoriser l’entrepreneuriat vert. Il a également mis en avant l’importance de travailler avec des structures nationales déjà expérimentées, comme le Bureau de Mise en Niveau et la Direction de la Formation et de la Recherche en Jeunesse (DRFJ), pour soutenir les entrepreneurs dans ce secteur émergent.
Le forum est également l’occasion de saluer la coopération internationale dans le domaine des technologies propres. L’ONUDI, avec son expertise en accompagnement des secteurs privés dans le domaine des technologies vertes, et le FEM, principal bailleur du projet, apportent un soutien crucial à la mise en œuvre de cette initiative.
Les discussions de ce forum permettront de dégager des recommandations pour la mise en place d’un écosystème performant de technologies propres au Sénégal. Le but est de créer un environnement favorable à l’innovation et à la croissance, tout en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la création d’emplois durables pour les générations futures.
La première édition du forum sur les technologies propres est une étape significative dans le processus de transition écologique du Sénégal. En misant sur l’innovation technologique et le soutien aux entreprises locales, le pays se positionne comme un acteur clé de la croissance verte en Afrique. Il est maintenant temps de tirer parti des opportunités offertes par les technologies propres pour construire un avenir plus durable, résilient et inclusif.
Le forum, qui se poursuivra jusqu’au 20 décembre, servira de tremplin pour renforcer les partenariats entre les différents acteurs du secteur et consolider l’engagement du Sénégal en faveur du climat et du développement durable.