Les différents régimes qui se sont succédé au Sénégal ont fini par éroder le peu de crédit politique qu’ils avaient vis-à-vis de leurs mandants. Et cela s’est naturellement traduit par une fragilisation généralisée de toutes les institutions. En effet, dans toutes les sphères où s’exerçait le pouvoir, il était inévitable de constater que celui-ci était secoué par une crise d’autorité qui, à y regarder de plus près, laissait apparaitre une véritable crise de légitimité. Jusqu’à l’accession au pouvoir du Président actuel, les relations entre le peuple et les institutions régaliennes s’étaient considérablement dégradées ; le premier ne faisant plus confiance aux seconds. Ce dépit populaire avait finalement conduit à un contexte de fragilisation généralisée de toutes les formes de pouvoir plus ou moins institutionnalisées. Au regard des premières sorties et décisions du nouveau Président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye et de la posture du Premier Ministre et Président du Pastef, Ousmane Sonko, il n’y a aucun doute que, cette fois-ci, le peuple n’a pas été abusé dans son choix. Sa tâche ayant été facilitée par la décision du Président en exercice, qui, sous la pression de l’opposition,respectera les dispositions constitutionnelles qui ne lui permettaient pas de briguer un troisième mandant,permettant ainsi aux citoyens et pour la première fois, de ne pas se limiter au vote sanction d’un Président candidat à un troisième mandat mais d’élire, en totale liberté, le candidat en qui ils avaient confiance pour les mener à bon port.Ce nouveau régime souverainiste acte la fin de règnedes noirs au cerveau blanc qui ont la condamnable particularité de placer les intérêts de la France au-dessus de ceux de la mère patrie. Ne soyez donc pas étonné qu’il soit crédité d’une légitimité et d’une légalité indiscutables et incomparable à un autre parmi ceux que nous avons connu depuis les indépendances.En effet, le duo au sommet de l’Etat nous propose une densification systémique forçant le trait d’une dynamique de rupture, sous le billard duquel passent décrets, ordonnances et ineptes prescriptions. En lieu et place, sourd en chacune d’entre nos individualités, une véritable force de propositions.Une remarquable manière de faire le dire, destinée à satisfaire les citoyens, aux premiers desquels les jeunes qui, pour en arriver là, auront donner une leçon de morale et de résilience aux adultes que nous sommes. Ils ont réussi l’hypothétique prouesse de vaincre les monstres que le Président Abdoulaye Wade a créé à son corps défendant (j’avais prédit et écrit sur la naissance de monstres).Pour arracher les chaînes sataniques qui nous menaient directement vers l’esclavage, ils auront payé un lourd tribut qui va des enfermements injustifiés aux tortures en passant par des assassinats ciblés. Ces vaillants combattants à la vie abrégée à la fleur de l’âge, martyrs des combats du peuple, ont accepté et réussi la divine mission que le Tout Puissant Créateur leur avait confiée. Nos poitrines que chargent leurs dernières paroles explosent nos torses, pour eux martyrs, d’un ordre nouveau. Nous devons faire le serment de vivre fort et au pinacle de leurs souhaits anéantis. Morts pour la patrie, vous ne méritez pas l’oubli. Que le terreau de cet oubli forge la carapace de nos projections mais n’anéantisse point nos mémoires. Ces jeunes méritent de figurer au panthéon de la République, une stèle portant leur nom étant consacrée avec l’écriteau que voici : « Le Sénégal à ses enfants morts pour que survive la République » ou « A nos morts point vains et levain de nos chantiers ».
Boucar DIOUF Président de la CIAR ’’Convergence d’Idées et d’Actions autour de la République’’.