« Il faut que la différence entre l’information et la rumeur soit faite au-delà d’être des journalistes nous sommes des parents »
Dixit Mame Khady Diouf Kanté, cheffe de mission du Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD). Selon elle, les journalistes détiennent de bonnes informations mais il faut faire la part des choses, vérifier l’information avant sa diffusion. « Il faut que la différence entre l’information et la rumeur soit faite. Parce que, au-dela d’être journalistes, nous sommes des parents, des frères et soeurs » a t-elle dit lors du démarrage de ladite session ce lundi 10 juin 2024, pour 72 heures au Cap-Skiring, avec la participation active de Saliou Sambou et Christophe Ndouye pour le compte de HD, de Dame Bèye collaborateur.
La cheffe de mission du Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD) revient sur l’objectif : « En tant qu’organisation de médiation il est important pour nous d’associer tous les acteurs de la société dans le cadre du processus de paix. Et les journalistes étant des acteurs importants qui traitent l’information, pour nous il était important de pouvoir les convier à cette rencontre, pour échanger sur le travail que HD fait dans le cadre du processus de paix en Casamance. Mais également échanger avec eux sur le traitement de l’information sensible en zone de conflit. Parce que nous savons tous que l’information si elle n’est pas bien traitée peut générer des conflits, peut exacerber ces conflits ».
Elle déclare également que si l’information est bien gérée, elle peut permettre d’apaiser certains conflits, qu’ils soient à un niveau local et à un niveau international et régional également. « Donc en tant qu’organisation qui travaille dans le cadre de la médiation entre les parties au conflit qui soient de haut niveau à un niveau local et à un niveau local et régional également. Donc en tant qu’organisation qui travaille dans le cadre de la médiation entre les parties au conflit à un niveau politique.
Mais également au niveau local, il était important de les associer dans ces échanges et de leur permettre de nous parler de leur travail dans ces zones là. Et aussi pour nous leur faire connaître les outils qui sont utilisés dans le cadre de la négociation et de la médiation. Les différences entre les termes tels que la facilitation, les bons offices etc », a t-elle pesté.
Elle précise: « Nous sommes conscients que les journalistes ont un rôle très important à jouer, ils donnent l’information à la population. Mais il est important que les informations traitées en zones de conflits soient prises en compte différemment, où soient traitées avec plus de sensibilité. Parce que dans le cadre de notre travail on nous dit toujours s’il y’a une certaine sensibilité au conflit qu’il faut prendre en compte. Pour nous les journalistes comme tout autres acteurs dans le cadre du processus doivent pouvoir donner les informations. Mais aussi en fonction des informations reçues, doit pouvoir les vérifier, s’assurer qu’ils ont les bonnes informations pour pouvoir justement ne pas exacerber certaines tensions qui peuvent être présentes ou bien pouvoir appuyer ces organisations qui travaillent dans le cadre du processus à apaiser ces tensions et ces conflits ».
Elle appuie une fois de plus que HD est présent depuis 2014. Que c’est une organisation discrète, qui s’assure de respecter la confidentialité entre les différentes parties. « Mais il faut savoir que nous travaillons à différents niveaux, que nous nous assurons de prendre en compte les préoccupations des parties. Et de pousser vraiment ces parties à pouvoir dialoguer. Parce que pour nous, il est important que des espaces de dialogue soient mis en place et que les parties continuent le dialogue en vue de trouver une paix définitive en Casamance. Et quand je parle de dialogue, je parle que ce soit au niveau des parties au conflit et également au niveau des communautés où il peut y avoir des conflits communautaires ou locaux qui remettent en cause la cohabitation et la cohésion de vivre ensemble ». Elle poursuit que HD est une organisation de diplomatie privée suisse présente au Sénégal de puis 2014. Et intervient dans le cadre de la médiation et du dialogue.
« Et notre mission c’est de prévenir, d’atténuer et de résoudre les conflits par le biais de la négociation, de la médiation et du dialogue », laisse t-elle entendre.
Ibrahima GOUDIABY