Mimi Touré : La déchéance d’une figure politique féminine, entre opportunisme et trahisons

Aminata Touré, plus communément appelée Mimi Touré, n’est plus qu’une ombre déchue d’un rêve politique porté par l’espoir d’une jeunesse féminine en quête de modèles. Jadis façonnée à la hâte pour devenir l’incarnation de la femme politique, elle a été propulsée par Macky Sall et son entourage au moment où le besoin d’une touche féminine devenait indispensable pour une stratégie électorale plus complète. Recrutée à l’époque depuis les rangs des Nations Unies, plusieurs membres fondateurs de l’Alliance pour la République (APR) se sont sacrifiés pour subvenir à ses besoins financiers, allant jusqu’à lui payer logement, salaire et subsistance. Le but ? Offrir à ce parti un visage féminin fort, masquant ainsi la carence d’une véritable figure féminine à la hauteur des enjeux politiques.

Son ascension fulgurante et non méritée, selon certains, commence là. Placée dans des postes clés et stratégiques, de ministre de la Justice à Premier ministre, en passant par la présidence du Conseil économique, social et environnemental, son parcours reflète davantage des privilèges concédés que des accomplissements personnels. Ses mandats n’ont été qu’une série de jeux de pouvoir, sans réelle vision ou loyauté, si ce n’est à ses propres intérêts.

Mimi Touré, fille d’un médecin et d’une sage-femme, a certes eu une carrière scolaire brillante et un parcours académique respectable, passant par des institutions en France et décrochant des diplômes en économie et en gestion. Pourtant, ce bagage ne l’a pas aidée à se forger une crédibilité politique digne de ce nom. Loin de là. Ceux qui l’ont côtoyée politiquement témoignent d’une femme prête à tout pour gravir les échelons, mais dénuée de la stature morale et de la sincérité nécessaires à la politique de haut niveau.

Son passage en tant que ministre de la Justice a été marqué par une rhétorique guerrière autour de la reddition des comptes et de la lutte contre l’impunité de l’ancien régime, mais ces mots sonnaient creux. Loin d’incarner la rigueur de la justice, elle semblait plus préoccupée par ses propres batailles politiques internes, et ses sorties médiatiques incessantes contre Macky Sall en sont la preuve. Comment peut-on, en si peu de temps, passer du statut d’alliée privilégiée à celui de détractrice acharnée ? La réponse se trouve peut-être dans une ambition aveugle et démesurée, qui l’a poussée à trahir ceux qui l’ont portée au sommet.

Sur la scène politique actuelle, Mimi Touré se donne désormais en spectacle, à chaque sortie, vêtue d’orange sur orange, affichant des foulards qui témoignent plus d’une grand-mère dépassée que d’une politicienne visionnaire. Ses critiques incessantes à l’encontre du régime et ses invectives envers Amadou Ba laissent entrevoir une rancœur personnelle plus qu’un engagement politique. Elle l’accuse de nombreux méfaits, mais quel est réellement son combat ? S’agit-il encore du Sénégal, ou simplement de sa propre survie politique ?

Ce qui est sûr, c’est que Mimi Touré, loin d’être un modèle pour la jeunesse féminine, incarne aujourd’hui tout ce qu’une génération souhaite éviter dans l’arène politique : la trahison, l’opportunisme et l’absence de loyauté. Ses prétentions de moralité et de droiture sont balayées par ses actes, ses revirements politiques et ses alliances de circonstance. Que restera-t-il de son passage dans les annales de l’histoire politique sénégalaise ? Une femme qui a inspiré davantage la méfiance que l’espoir, et qui, à force de jouer avec le feu, s’est brûlée elle-même.

La figure de Mimi Touré est désormais synonyme de désillusion pour une jeunesse qui rêvait d’une représentante capable de porter haut les aspirations féminines. Au lieu de cela, elle n’a laissé que des cendres d’un espoir consumé par ses propres ambitions.

Moussa Niang
GSB « Les Jambaars »