Le 1er juin 2023, des actes de sabotage et de criminalité ont été perpétrés à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)par des étudiants inconnus ou non reconnus.En effet, je présume, de bonne foi, qu’ils ont été infiltréspar des personnes dont l’intention et l’objectif sont de priver l’institution de sa substance, à savoir son cadre et ses outils de travail y compris sa documentation. L’université peut-elle se priver de ces éléments pour son existence ? Evidemment, cela n’est pas pensable.Une semaine après ces événements malheureux et regrettables, l’administration de l’université et les services en charge de l’hygiène publique du ministère se sont investis nuitamment pour rendre propre le cadre de travail tel qu’il était. Cet effort a consisté à enlever une trentaine d’épaves de véhicules calcinés, des vitres de bureaux saccagés et tout autre objet encombrant.Nul acteur, victime ou non, ne peut se dispenser de s’étonner du comportement violent de ces personnes qui ont tenté de désacraliser l’institution.Suite à ces évènements, s’impose la réflexion, la méditation et surtout les mesures à prendre pour préserver ce patrimoine national, africain et mondial qui a formé, forme et continuera à former des personnalités et des cadres de plus 44 nationalités.Afin de préserver cette image et cette fonction de l’institution, nous devons tous réfléchir aux conditions qui permettent de la rendre viable et stable.A ce titre, je voudrais partager mon analyse sur des éléments déterminants qui rendent l’université aimable, admirable et attractive.D’abord, pour rappel, l’UCAD est la meilleure université en Afrique francophone, selon le classement eduranking.org. C’est un classement indépendant basé sur une évaluation de plus de 14.000 universités de 183 pays. Selon ce classement, l’UCAD occupe la première place en Afrique Francophone et la 28e place en Afrique.Le classement eduranking sélectionne les universités en fonction de leurs performancesde recherche et de l’impact de leurs anciens étudiants. A l’honneur des alumni et de la communauté universitaire, ce classement doit être maintenu aussi longtemps que possible. Cela nécessite un investissement constant des acteurs, avec l’appui des pouvoirs publics et des Partenaires techniques et financiers.Ensuite, la responsabilité de la communauté dans sa diversité est engagée. Cette communauté est composée majoritairement d’étudiants. Le Personnel Enseignant et de Recherche (PER) et le Personnel administratif, technique et de service (PATS)demeurent aussi des composantes essentielles de cette belle communauté dont la symbiose donne un charme à l’université. Les attaques violentes du 1er juinsont à dénoncer avec fermeté et objectivité. En vérité, l’UCAD a été l’épicentre d’une bataille « politique » dont l’origine demeure une affaire de mœurs. A cet égard, rien ne saurait justifier les actes de vandalisme, de saccage, de sabotage et de criminalité perpétrés et constatés dans cet espace sacré.Je condamne le silence des acteurs épris de justice et de paix. Face à cette situation, l’étudiant sera-t-il fondé à exiger de l’Etat des salles de pédagogie ? Ou encore, sera-t-il fondé d’exiger de l’administration universitaire des documents administratifs qu’il a lui-même pris le soin de bruler ? La réponse est sans équivoque. Donc, j’interpelle chaque étudiant dans sa responsabilité de gardien du temple du savoir. Face à cette détresse, on ne peut être ni insensible, ni insouciant, ni indifférents.Il faut alors des sanctions contre les pyromanes. Pour l’intérêt du pays, nous devons situer les responsabilités et prendre des mesures exemplaires. Nous ne pouvons pas bâtir ce pays sur le socle de l’impunité. Il y’a des commanditaires et des exécutants de ce sale projet. Ils doivent être identifiés et mis hors d’état de nuire.En fin, la restauration du cadre de travail est une priorité absolue. Du campus social au campus pédagogique, les aménagements paysagers séduisent agréablement les visiteurs et la communauté universitaire. Des innovations majeures sont notées et les images souvent partagées sur les réseaux sociaux et les plateformes de communication marquent tout le progrès constaté dans l’amélioration du cadre de vie. Une émulation positive est constatée dans les Facultés et les écoles/instituts universitaires qui s’efforcent à marquer leur identité à travers des espaces verts bien aménagés et entretenus.Le constat amer reste le saccage de ces espaces hédoniques par les manifestants qui ont coupé des arbres, cassé et détruit les bancs publics. Quelle insouciance !Dans ce contexte de célébration de la journée mondiale de l’environnement du 05 juin, beaucoup d’initiatives ont été pourtant entreprises dans les Campus de l’UCAD, dans l’unique objectif d’améliorer les conditions de vie de la communauté universitaire.Ce cadre doit être nécessairement restauré pour mettre tout le personnel dans les meilleures conditions de travail et de performance.Ainsi, l’UCAD gardera sa sacralité et conformément à sa devise « Lux Mea Lex », la lumière et le savoir y jailliront à jamais pour illuminer les ténèbres et projeter le Sénégal dans la sphère des nations prospères.Dr Diomaye DIENG, Chimiste EnvironnementalisteEnseignant Chercheur à la Faculté des Sciences et Techniques de l’UCAD.diomaye.dieng@ucad.edu.snOusmane Wade