Il sera peut être difficile, d’évoquer, de manière exhaustive, la dimension spirituelle du saint homme. On sait qu’il est le fils de Mame El Hadji Abdoulaye Niass Al Kabir (le Grand) et de son épouse Mame Khady Diaw. Il est né à Keur Samba en Gambie, en 1905.
I. Origine de la famille Niassène et sa venue au Saloum La famille Niassene est originaire du Diolof, précisément à Belly. Cette famille est venue au Saloum en quittant le Diolof, pour répondre à l’appel au Djihad de l’Imam Maba Diakhou Ba sous la direction de Mame Mouhamad Niass. Il était accompagné de son brillant fils du nom de El Hadji Abdoulaye Niass, alors âgé de moins de 20 ans. Il fonda Niassene Walo où il fut enterré après son rappel à Dieu. Il y cultivait la terre, enseignait le saint Coran et les sciences islamiques à ses fils et disciples.
II. La fondation de Taiba Niassene Rappelons que Mame El Hadji Abdoulaye Niass fut un grand érudit, qui, comme son père enseignait le Saint Coran et la charia à ses enfants et disciples et cultivait la terre pour nourrir sa famille. Apres le rappel à Dieu de son père il fonda TAIBA NIASSENE où a vu le jour Mawlana Cheikh Ibrahim Niass en 1900. Confronté à certains problèmes qui pourraient entraver la bonne éducation de ses enfants, Mame El Hadji Abdoulaye Niass s’exila en Gambie. III. Son Séjour en Gambie Mame El Hadji Abdoulaye Niass Séjourna en Gambie, précisément à Keur Samba. Il y passa quelques années en continuant à enseigner le Saint Coran et les sciences arabo-islamiques à ses fils et disciples. Mame El Hadji Abdoulaye Niass aura séjourné deux (2) fois en Gambie.
En effet il quitta le village de Niassene Walo fondé par son père en 1887 pour le territoire Gambien jusqu’en 1899 date de son retour au Sénégal. Il fonda Taiba Niassene vers cette date. Il séjourna une deuxième fois en Gambie de 1901 à 1911 date de son retour au Sénégal et son installation définitive à Kaolack. Il quitta la Gambie vers 1890 pour effectuer le pèlerinage à la Mecque. L’année 1910 marque son célèbre voyage à Fès. A son retour de Fès, il séjourna quelques jours à TIVAONE auprès de son ami et frère en Dieu Mame El Hadji Malick Sy. Son hôte convaincu de sa dimension spirituelle et sa valeur d’homme de Dieu lui fait l’honneur de diriger les prières et l’enseignement. A la fin du séjour, il l’accompagna jusqu’à Gossas tout en lui conseillant de ne pas s’éloigner des français. Il lui remit alors une lettre à transmettre au Gouverneur de Kaolack, sans l’informer du contenu de cette lettre. Mame El Hadji Malick avait convaincu le Gouverneur de Kaolack de ses qualités d’hommes de paix et de sa dimension d’homme de Dieu dont devait bénéficier le Sénégal. IV. Retour de Mame El Hadji Abdoulaye Niass au Sénégal Ainsi ayant une entrevue avec Mame EL Hadji Abdoulaye Niass, le Gouverneur de Kaolack lui octroya cet espace où s’érigera le quartier de Léona Niassene. Mame EL Hadji Abdoulaye Niass s’installa alors définitivement à Kaolack (Léona) en 1911. Ainsi jusqu’en 1922, date de son rappel à Dieu il cultivait ses champs à kossi. V. L’appel de Cheikh Ibrahim Niass et la fondation de Medina Apres le rappel à Dieu de son père, Cheikh Ibrahim Niass est resté à cote de son frère ainé Mame Mouhamad Niass qui était le Khalif de Mame El Hadji Abdoulaye Niass. Il vivait en parfaite harmonie avec Mame Khalifa Niass et ses autres frères dont Cheikh Serigne Mbaye Niass qui occupait déjà, tout jeune, une place de choix.
En 1929 au lendemain de la veillée du Maoloud, à l’aube, Cheikh Ibrahim Niass qui dirigeait le Zikr, fut inondé de la lumière Divine qui le poussa à lancer son célèbre appel : « Qui veut connaitre Dieu me suive » Et ce fut Cheikh Serigne Mbaye Niass qui répondit le premier à cet appel pour s’abreuver ainsi de la gnose divine : C’est ainsi que la vague de la fayda est déclenchée pour s’étendre en peu de temps à l’échelle, nationale, internationale et mondiale. Les disciples adhérant vague par vague donnèrent l’écho de la Fayda à Kossy. Devant cette situation l’idée vint à Cheikh Serigne Mbaye Niass de suggérer à Cheikh Ibrahim Niass de trouver un autre endroit pour lui et ses disciples. VI. La nomination de Cheikh Serigne Mbaye Niass à la tête de ses disciples Sa fidélité et l’amour qu’il vouait à Cheikh Ibrahim Niass lui conférait une place de choix auprès de celui qu’il considérait, non pas comme un frère, mais comme un maitre, un guide spirituel. Et Cheikh Ibrahim Niass n’étant pas indiffèrent à cette marque de considération proféra des vers qui s’ouvrent sur ces mots : « Aboubacar est mon serviteur et le chef de file de mes disciples». Et dans une bande magnétique on entend Cheikh Ibrahim Niass dire : « le statut de chef de file de mes disciples de Cheikh Serigne Mbaye Niass n’émane pas de mon désir, mais de la volonté de Dieu ». VII. J’ai Les sejours de Cheikh Serigne Mbaye Niass à Lamaram, Fass Keur Magnane Daado,Keur Mamou Coumba, et Keur Maba Toujours soumis à son guide et restant à l’écoute, Cheikh Serigne Mbaye n’a jamais posé d’acte sans l’autorisation de Cheikh Ibrahim Niass. Gardant cette ligne de conduite, il reçut l’ordre de Cheikh Ibrahim Niass d’aller s’installer à Lamaram où il créa le Tole Baye, puis Keur Magnane Daado à Keur Mamou Coumba et enfin à Keur Maba. A Lamaram, Keur Magnane Daado à Keur Mamou Coumba comme à Keur Maba Cheikh Serigne Mbaye Niass avait comme principale activité d’enseigner le Saint Coran à ses fils et aux enfants qui lui étaient confiés pour leur éducation, il cultivait ses champs, organisait les disciples de Cheikh Ibrahim Niass et restait à la disposition de son guide. VIII. L’installation à Keur Madiabel En 1944 Cheikh Serigne Mbaye Niass reçut l’ordre de Cheikh Ibrahim Niass de s’installer à Keur Madiabel. La même année qu’il s’y installa, il donna le nom de Nourou Sabah à son Ecole Coranique. Ainsi il s’y installa définitivement et menait les mêmes activités d’enseignement et les tâches de chef de file des disciples de Cheikh Ibrahim. Il y construisit une Mosquée, y creusa un puits et se fit octroyer des terres pour les activités agricoles. Il prenait en charge sa famille et les talibés qui lui étaient confiés. Il restait à la tête des disciples de Cheikh Ibrahim Niass qu’il organisait et exhortait à effectuer des Ziarra auprès de leur guide Cheikh Ibrahim Niass. Parmi ses activités figurait en bonne place la traduction du saint Coran ou exégèse aux fidèles musulmans. On raconte même que par trois fois Cheikh Ibrahim Niass, après lui avoir donné l’autorisation, est venue présider l’ouverture. Il effectua le pèlerinage à la Mecque sept (7) fois Sa dimension, son action et rôle dans la Hadara Ibrahimiyya Cheikh Serigne Mbaye Niass a toujours voulu rester talibé et exhortait les talibés à redoubler d’effort, à aimer Cheikh Ibrahim Niass et à travailler pour lui. Il était pour Cheikh Ibrahim Niass la voix autorisée qui parle au nom des talibés lors de la grande Ziarra annuelle ou Ziarra Khaliss. De même lors des Gamous , il était chargé par Cheikh Ibrahim Niass de s’adresser à la délégation gouvernementale.Cheikh Serigne Mbaye Niass effectuait aussi certaines missions au nom de Cheikh Ibrahim Niass, surtout dans les pays africaines (Nigeria, Ghana, Cameroun etc.) IX. Son rappel à Dieu et l’installation de Cheick El Hdji Barham Niass par son venere guide Cheikh Ibrahim Niass Cheikh Serigne Mbaye Niass fut rappelé à Dieu en juillet 1973 suite à une courte maladie laissant derrière lui de vaillants fils et talibés pouvant ainsi continuer la mission sous l’œil vigilant de Cheikh Ibrahim Niass, qui en tout état de cause a regretté la disparition de son aimable serviteur. Les jours suivant son décès Cheikh Ibrahim Niass s’est rendu à Keur Madiabel pour installer Cheikh El Hadji Barham Niass comme Khalif de feu son père Cheick Serigne Mbaye Niass. De même, Cheikh Ibrahim Niass confia à Cheikh El Hadji Mouhamad Niass la charge de la famille. Durant les quarante-huit ans qu’il a été Khalif Cheick El Hadji Barham Niass avait suivi la voie tracée par feu Cheikh Serigne Mbaye Niass dans la Hadara de Cheikh Ibrahim Niass. Vivant en parfaite harmonie avec son grand frère Cheikh El Hadji Mouhamad Niass, El Hadji Barham Niass comme on l’appelait posa beaucoup d’actes ; En plus de l’enseignement de la charia et des sciences islamiques, il conduisait les disciples vers le droit chemin, dirigeait les prières et n’eut pour référence que Cheikh Ibrahim Niass. Un grand bâtisseur, il encouragea, les populations de Keur Madiabel et ses environs à travailler et à réaliser l’autosuffisance alimentaire.
Il a agrandi l’école Nourou Sabah fondé par feu son père en créant l’institut franco arabe Nourou Sabah. Il posa les jalons d’une université agricole. Ainsi pour répondre à une demande sociale en matière de santé il crée un poste de santé. Et pour être en harmonie avec la modernité il crée la Radio Tawfex Fm qu’il met à la disposition du public.
Il obtient des autorités municipales le lotissement de 313 parcelles au bénéfice des populations, il crée une école française et devant l’accroissement de la population il met en place un marché et construit un cimetière tout à l’est de son quartier qu’il baptisa Medina Niassene.
Mais sa plus grande œuvre fut la construction de la grande mosquée de Medina Niassene de Keur Madiabel inaugurée en 2007. Tout ce lègue constitué de ces œuvres, citées plus haut et des champs à Keur Malo, Daga Boni et Missira étaient mis par testament dans le patrimoine de Nourou Sabah. Le 01 janvier 2021 El Hadji Barham Niass fut rappelé à Dieu laissant toutes les populations orphelines. Le Gamou qu’il célébrait annuellement à Keur Madiabel constituait un évènement phare pour les populations de Keur Madiabel et ses environs et même au-delà. Ce Gamou fut érigé sur les traces des Gamouwates que Cheikh Ibrahim Niass a organisés trois fois à Keur Madiabel : 1949- 1950-1952 X. L’installation de Cheikh Mouhamadou Mahi Cheikh Serigne Mbaye Niass Etant le plus âgé des fils de Cheikh Serigne Mbaye Niass, connu pour sa fidélité et sa loyauté envers Cheikh El Hadji Barham Niass, Cheikh Mouhamadou Mahi Niass fut installé comme deuxième khalif de feu Cheikh Serigne Mbaye Niass par son frère et ami Cheikh Mouhamadou Mahi Ibrahim Niass. Durant qu’il était Khalif Cheikh El Hadji Barham Niass avait gardé de bonne relations avec les autorités territoriales, locales, départementales, régionale et nationale et les tenait toujours informées des activités religieuses de la famille de Cheikh Serigne Mbaye Niass. Le Khalif de la famille Cheikh Mouhamadou Mahi Serigne Mbaye Niass entend garder cette même conduite en essayant de développer plus encore cette relation. C’est en ce sens qu’en date du 21/06/ 2021, après son installation, il a adressé une correspondance à Son Excellence Monsieur le Président de la République Macky Sall.
(Voir lettre ci-joint) NB : La dimension de Cheikh Serigne Mbaye Niass dans la Hadara Al Ibrahimiya est singulièrement perceptible dans les propos de Cheikh Al Islam qui, s’adressant à lui disait en ces termes : «Serigne Mbaye vous avez le Saloum avec vous, du pont Norot jusqu’à la frontière sénégambienne». Cela implique en claire, que tous les talibés de Cheikh Ibrahim Niass vivant dans cette zone sont sous l’autorité exclusive du Khalif de Cheikh Serigne Mbaye Niass. Ces talibés se regroupent en «Dahiras» à la tête desquels se place un grand dignitaire appelé «Moukhadam» qui parle et agit au nom du khalif. Au-delà de la consécration de Cheikh Serigne Mbaye d’être le chef de file de l’ensemble de ses disciples, Cheikh Ibrahim a lancé un appel solennel à l’endroit des talibés pour une acceptation unanime de cette volonté divine. Cela se traduit par le fait qu’actuellement, c’est le Khalif de Cheikh Serigne Mbaye qui porte la parole de l’ensemble des disciples à l’occasion des événements organisés par les talibés comme les «Ziars», l’une des cérémonies phares de la «Fayda». C’est dire qu’être le «Khilafa» de Cheikh Serigne Mbaye est une lourde et exaltante responsabilité qui nécessite accompagnement et assistance institutionnels pour la réussite de la mission, et la modernisation de la cité religieuse déjà entamée par mon défunt frère et prédécesseur Cheikh Barham Serigne Mbaye Niass, au grand bénéfice des populations. Projets en cours:1_ l’achèvement de la Grande Mosquée 2_ La Reconnaissance par l’Etat de l’Institut franco-arabe Nourou Sabah. La réalisation du projet de l’Institut religieux de Formation aux Métiers de l’Agriculture et de l’Agrobusiness(IRFAA) 3_L’achèvement des travaux de la maison des hôtes Ainsi Monsieur le Président nous vous transmettons ce document pour vous faire connaitre la famille de Cheikh Serigne Mbaye Niass et la place de choix qu’elle occupe dans la Hadara de Cheikh Ibrahim Niass. Le Khalif Cheikh Mouhamadou Mahi Serigne Mbaye Niass