Le Président Macky Sall, à travers sa déclaration du 3 février 2024 de reporter sine die l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024, a corsé le malaise dans notre pays. Que faire concrètement pour sortir de l’impasse dans laquelle, à sa suite, son bras législatif nous a plongés ?Pour rétablir l’ordre constitutionnel, plusieurs schémas s’offrent au Conseil Constitutionnel et au Président.
PREMIER SCHÉMA : Le Conseil constitutionnel organise l’élection présidentielle le 25 février, comme initialement prévu. Cela signifie que nous disposons à partir de maintenant d’une dizaine de jours pour : – permettre à l’Administration de réajuster et mettre en place son armada électorale ;- que les candidats puissent battre campagne .Cependant, ce schéma comporte de gros risques, en ce sens que nul n’aura la certitude de voter dans des conditions d’organisation garantissant une élection présidentielle transparente. En outre, les candidats pourraient ne pas disposer de suffisamment de temps pour faire une campagne électorale dans les règles de l’art. Notamment, une campagne pendant laquelle, ils pourront vulgariser leurs programmes, avec une atteinte optimale de leurs cibles à l’intérieur, comme à l’extérieur du pays. En conséquence, ce schéma , malgré la volonté de faire respecter la constitution à la lettre , ne nous semble pas réaliste.
DEUXIÈME SCHÉMA Le Président de la République annonce qu’il va quitter ses fonctions le 2 avril, date de fin de son dernier mandat en cours. Dans ce cas, le Président de l’Assemblée Nationale assurera son intérim . Ainsi, conformément à l’article 31 de la constitution, il dispose d’un délai de 60 jours minimum et 90 jours maximum pour organiser l’élection présidentielle. Ce qui devrait conduire, l’échéance de passation de pouvoir entre le Président de la République par Intérim et le Président de la République nouvellement élu, à juillet ou août 2024.
TROISIÈME SCHÉMA Le Conseil Constitutionnel décide de la poursuite du processus électoral et accorde un mois (01) à partir du 25 février à l’Administration pour parachever le processus d’organisation de l’élection présidentielle . Pendant ce mois de préparation, quinze (15) jours pourraient être destinés à la campagne électorale . Ainsi, si on prend comme référence de relance du processus électoral la date du 25 février 2024, cela nous mènera à la tenue du 1er tour le 24 mars 2024. Auquel cas, la passation de pouvoir pourrait avoir lieu avant fin avril 2024. La vraie question est de savoir qui va passer le pouvoir au Président nouvellement élu ? Le Président de la République Macky Sall finissant son mandat le 2 avril 2024, il doit être naturellement remplacé, comme le prévoit notre constitution, par le Président de l’Assemblée Nationale.
Celui-ci à son tour passe le pouvoir, dans les délais ci-dessus indiqué, au Président de la République élu.Cette option a l’avantage de redorer le blason du Conseil Constitutionnel qui va rester maître du jeu dans cette phase électorale. Elle permettra également de rester dans le sillage de toutes les recommandations nationales et internationales qui voudraient que l’élection présidentielle se déroule « le plus s vite possible ».
Enfin, elle va remettre sur les rails une dynamique de relance de notre économie en clôturant rapidement cette longue période d’attente et permettre le reloockage de l’image écornée de notre pays et de sa démocratie.Chers concitoyens, le Président de la République Macky Sall et le Conseil Constitutionnel, face à l’Histoire et à Eux mêmes, ont donc entre leurs mains les solutions empreintes de sagesse et de patriotisme pour résoudre la crise institutionnelle . Celle-ci est née de « la fraude constitutionnelle », expression que j’ai empruntée à l’éminent Professeur Pape Demba Sy, pour tenter de prolonger le mandat du Président de la République.
Samba NDIAYE PRÉSIDENT DU PARTI MDIS/ LIGGÉEY SÉNÉGAL CI JÀMM CANDIDAT RECALÉ À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIEL