La Coalition Takku Wallu Sénégal a exprimé ce mercredi son désaveu total face à la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Farba NGOM, qu’elle considère comme une attaque politique orchestrée dans le cadre d’un règlement de comptes. Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, les responsables de la coalition ont dénoncé une procédure judiciaire déloyale et manipulée, visant à déstabiliser Farba NGOM, membre influent de l’opposition.
Selon les membres de Takku Wallu Sénégal, cette demande de levée d’immunité est le fruit d’une « purge politique » menée contre un opposant, Farba NGOM, après des menaces publiques proférées par le Premier ministre Ousmane Sonko. En effet, certains partisans du Premier ministre auraient exprimé leur souhait de ne pas tolérer des « opposants milliardaires » dans le pays, ouvrant ainsi la voie à des manœuvres qui visent à fragiliser le député de Matam.
L’un des points centraux soulevés par la coalition est la procédure injustifiée contre Farba NGOM. Celui-ci, selon ses avocats, n’a jamais été informé des faits qui lui sont reprochés et n’a pas été confronté à des preuves concrètes. La coalition considère cette démarche comme une violation des principes fondamentaux de la procédure pénale, qui exigent une information préalable et contradictoire, ainsi que le respect des droits de la défense.
Les représentants de Takku Wallu Sénégal ont souligné une grave transgression : l’ingérence de l’exécutif dans le judiciaire. Selon eux, la procédure visant Farba NGOM est directement liée à des ordres émanant du Premier ministre Ousmane Sonko. Ils rappellent que la demande de levée de l’immunité parlementaire a été formulée par le procureur du parquet financier, sous l’impulsion du gouvernement, et non par une initiative judiciaire indépendante.
La coalition a dénoncé les perquisitions menées chez Farba NGOM à Diamniadio, réalisées sans l’implication d’un juge d’instruction. Cette procédure a été jugée illégale par la coalition, qui se demande sur quelle autorité judiciaire ou policière s’appuyaient ces actions. L’absence de transparence et de justification légale soulève des questions sur l’intégrité du processus.
La coalition a fermement défendu l’innocence de Farba NGOM, en rappelant que le député n’a commis aucune infraction pénale. Il n’a ni géré de fonds publics, ni conclu de marchés publics, ni reçu d’aides de l’État. Au contraire, ce dernier semble être victime d’un « acharnement procédural » et d’une tentative d’asphyxie financière, en raison des enquêtes fiscales lancées à l’encontre de ses entreprises, telles que la SCI HABA et la SCP TIDIANIA. Selon Takku Wallu Sénégal, cette démarche vise à intimider et à étouffer toute forme d’opposition, notamment à travers des pressions fiscales et judiciaires.
La coalition a également évoqué la réforme de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), saluée par beaucoup, mais critiquée pour ses violations de la présomption d’innocence et le renversement de la charge de la preuve. La création du Pool judiciaire financier en août 2023, censée apporter des solutions aux crimes économiques, est selon Takku Wallu Sénégal une réforme qui risque de se transformer en « régression », si elle est utilisée à des fins politiques.
Ils ont appelé à une préservation de l’indépendance de la justice, affirmant que la justice ne doit en aucun cas être un instrument de vengeance politique, mais un mécanisme d’équité, de loyauté et de respect des droits de l’homme. « Nous ne voulons pas d’une justice de règlement de comptes, mais une justice libre, indépendante et impartiale », ont insisté les responsables de la coalition.
Face à l’absence de preuves concrètes et de fondements juridiques solides, Takku Wallu Sénégal appelle l’Assemblée nationale à rejeter la demande de levée de l’immunité parlementaire de Farba NGOM. Selon la coalition, l’Assemblée ne peut se limiter à une simple lettre du parquet financier sans enquêter sur le sérieux et la loyauté de la demande. La coalition considère que les conditions objectives pour lever l’immunité ne sont pas remplies et que ce serait un précédent dangereux pour les droits des députés.
Si la demande est rejetée, Takku Wallu Sénégal a indiqué qu’elle saisirait immédiatement l’Union Interparlementaire (UIP) et les parlements de la CEDEAO ainsi que de la Francophonie, pour dénoncer ce qu’elle qualifie de violations graves des droits du député Farba NGOM, en particulier l’absence d’une procédure équitable, contradictoire et juste.
La coalition Takku Wallu Sénégal reste mobilisée et prête à se battre pour la préservation de l’indépendance de la justice et des droits des parlementaires. Ils insistent sur la nécessité de maintenir la séparation des pouvoirs, dans le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux, afin de garantir un système judiciaire juste et impartial.
PMF