Le groupe Eiffage, gestionnaire de l’Autoroute de l’Avenir au Sénégal, a annoncé un chiffre d’affaires de 67 millions d’euros (43,5 milliards de francs CFA) pour l’année 2024, marquant une progression de 1,2 % par rapport à 2023. Le trafic sur cette voie a également augmenté de 1,9 %.
Cependant, malgré cette légère hausse, les résultats restent en deçà des attentes du groupe Eiffage, qui tablait sur une croissance plus robuste. La crise économique que traverse le Sénégal semble avoir freiné le développement de l’activité, impactant le volume du trafic et les recettes du péage.
Ces chiffres suscitent un débat houleux au Sénégal, car de nombreux usagers dénoncent des tarifs jugés excessifs, notamment sur le tronçon Dakar-AIBD. Un collectif d’usagers avait même menacé de saisir la Cour de Justice de la Cedeao pour violation de la loi sur la transparence dans les affaires publiques.
L’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC) sera également saisi pour enquêter sur le montage financier de l’autoroute à péage. Les membres du collectif estiment qu’une évaluation indépendante du contrat existant est nécessaire, car l’apport de l’État dans ce « Partenariat Public-Privé » semble déséquilibré.
La situation met en lumière les défis liés aux PPP et soulève des questions sur la gestion des infrastructures au Sénégal, notamment la nécessité d’une meilleure transparence et d’une prise en compte des préoccupations des usagers. Les nouvelles autorités auront donc du pain sur la planche pour trouver des solutions durables à cette problématique.