La 10ème édition du forum mondial de l’eau se déroule actuellement à Bali, en République Indonésie. L’évidence pour propose l’intégralité de l’Intervention du Président du Conseil d’Administration de la SOGEM monsieur Seydou Sané lors de la session sur le thème : « accélérer la gestion durable des ressources en eau transfrontalières pour la croissance et la paix en Afrique ». Cette session a été organisée par l’AMCOW en collaboration avec le RAOB.
Accélérer la gestion durable des ressources en eau transfrontalières pour la croissance, la paix et la réduction de la pauvreté en Afrique
« Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier au nom de Monsieur le Haut Commissaire de l’OMVS pour l’invitation à cette session de plaidoyer pour l’accélération de la gestion durable des ressources en eau transfrontalières au bénéfice de la croissance, de la paix et de la réduction de la pauvreté en Afrique.
Cette rencontre vient à point nommé, car elle participe à la vitalité de la collaboration dynamique entre les organisations et institutions sous-régionales et régionales, sous l’impulsion marquée du Conseil des Ministres chargés de l’Eau en Afrique (AMCOW), qui continue à affirmer son leadership continental dans le domaine des bassins transfrontaliers, à travers son « bras technique » qu’est le Réseau africain des organismes de bassin (RAOB).
C’est ainsi que l’OMVS, en tant que Secrétariat Technique Permanent et dans la continuité du Forum mondial de Dakar il y a deux ans, a pu mobiliser le 25 avril 2024, les membres du RAOB pour réaffirmer son ancrage et son engagement pour le réseau, mais aussi et surtout, pour rappeler que nous sommes une famille unie autour de la lutte contre la pauvreté à travers l’eau, sous la supervision de notre institution stratégique africaine AMCOW.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez tous, l’eau est au centre de nos préoccupations en Afrique tant les enjeux sont multiformes et multisectoriels. Notre rôle dans ce combat est central car les bassins ont un impact direct sur la vie des populations riveraines des cours d’eau en termes d’énergie, d’agriculture, d’eau potable et d’assainissement, pour ne citer que ces usages.
De plus, nous sommes les premiers impactés par les changements climatiques qui appellent à une coordination des stratégies d’adaptation et de mitigation, y compris pour la préservation des écosystèmes aquatiques.
Mesdames et Messieurs,
Cette eau qui est notre dénominateur commun, doit nous permettre de faire bloc face aux menaces et défis climatiques, ainsi qu’à la perte de la biodiversité, qui s’imposent à nous.
En effet, Comment envisager répondre aux défis tels que la croissance démographique exponentielle du continent, le stress hydrique, la pollution et les conflits sous-jacents à ce contexte sans y impliquer les organismes de bassin transfrontaliers (OBT) qui sont en première ligne dans la lutte pour la préservation de notre ressource commune.
Aussi, ces OBT soutiennent fortement une collaboration étroite et proactive entre les pays partageant les ressources en eau, qui devient cruciale, d’une part pour prévenir les conflits et, d’autre part, pour optimiser l’utilisation de ces ressources, afin de renforcer de manière pacifique, équitable et durable la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire du continent.
Puis, compte tenu d’une urbanisation galopante d’un continent extraordinairement jeune, le RAOB est à la croisée des chemins. Nous nous devons d’être des solutions aux côtés des Etats africains, notamment, nos Etats membres, qui sont de plus en plus confrontés à la rareté d’une denrée vitale qu’est l’eau, pour le développement de l’Afrique.
C’est à ces préoccupations, entre autres, que nous nous sommes réunis à ce 10 ème Forum mondial de l’eau (10FME), ici à Bali en Indonésie, et qui constitue un moment important, voire capital, dans l’affirmation de notre leadership politique en Afrique à travers AMCOW.
Mesdames, Messieurs,
L’organisation de cette présente session obéit à la même volonté que j’évoquais à l’entame de mon propos, celle de fédérer nos positions pour une gouvernance efficace de l’eau en Afrique. AMCOW, avec les organisations régionales, dont le RAOB, qui reste une famille unie et indivisible. Donc, c’est cette union fraternelle qui nous a permis d’être aujourd’hui au Forum de Bali d’apporter notre vision qui doit, maintenant, dépasser l’horizon 2025, que l’Union Africaine avait consacrée à la vision Africaine de l’eau.
Ainsi, continuons dans la poursuite du Forum de Dakar à mettre en place ce que j’appellerai « L’horizon 2050 » de l’eau avec une vision multisectorielle globale et inclusive. Cette vision qui ne s’arrête pas seulement sur l’approvisionnement en eau potable et en assainissement, intègre l’inclusion des besoins de notre jeunesse.
Oui, je vous le dis, les bassins doivent être engagés dans ce forum de « L’eau pour la prospérité partagée », avec en ligne de mire une stratégie conjointe dédiée à la force vitale de notre continent.
Ce sont tous ces enjeux qui légitiment la tenue d’une série de sessions de haut-niveau, qui exige que nous soutenions le Réseau Africain des Organismes de Bassin en termes d’engagement sur le plan continental avec l’Union Africaine et l’AMCOW.
Cette session permettra de contribuer à mettre en place une approche constructive orientée vers cet horizon 2050 qui peut servir à l’élaboration d’une charte commune pour les bassins africains, que noussommes entrain de défendre en cette journée du 22 mai dédiée au «Segment bassin ».
Enfin, je souhaite que cette journée puisse servir de lieu de départ de la promotion de la paix des bassins, qui est un volet essentiel pour la prévention des conflits dans le continent. Donc, voyez-vous que AMCOW et les organismes de bassins ont la chance de jouer ce rôle à travers notre potentiel d’anticipation des antagonismes liés à la rareté de l’eau en Afrique, qui est l’une des sources principales de naissance des conflits.
Je vous remercie de votre aimable attention »